Joël N’Guessan, ancien ministre ivoirien des Droits de l’Homme et ex-porte-parole du parti au pouvoir, a été placé jeudi 19 juin en détention provisoire après avoir critiqué la justice dans une interview. Il dénonçait l’exclusion de plusieurs opposants de la présidentielle du 25 octobre, dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.
"Si demain, il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les magistrats", avait-il déclaré au média en ligne lemondeactuel.com. Il s’était également dit "convaincu que l’exclusion de certains acteurs politiques aboutira à une crise au plan national".
Des propos largement relayés dans la presse et sur les réseaux sociaux, qui lui valent aujourd’hui d’être poursuivi pour "discrédit de l’institution judiciaire et des magistrats", selon ses propres déclarations, et pour "outrage à magistrat", selon Fraternité Matin.
Un climat électoral sous tension
Joël N’Guessan a été interpellé mercredi 18 juin par la police à son domicile d’Abidjan. Il a ensuite été entendu à la préfecture de police puis présenté à un procureur de la République jeudi matin. En fin de journée, il a annoncé avoir été placé sous mandat de dépôt, en l'absence de son avocat.
LIRE PAR AILLEURS. Élection présidentielle en Côte d'Ivoire : "Aucun opposant ne peut battre Alassane Ouattara" selon Ange N'Da, conseiller special du RHDP
La Côte d’Ivoire reste marquée par de fortes tensions électorales : la crise post-électorale de 2010-2011 avait fait environ 3 000 morts. Le pouvoir assure que la justice est indépendante, mais l’opposition dénonce régulièrement une instrumentalisation des institutions.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.