Les sanctions américaines contre le gouvernement soudanais sont désormais effectives. Le département d’État des États-Unis a officialisé ce samedi 28 juin leur entrée en vigueur pour une durée d’au moins un an, en raison de l’usage présumé d’armes chimiques par l’armée soudanaise dans le conflit qui l’oppose aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Ces mesures visent à suspendre toute vente d’armes à Khartoum, à bloquer l’accès aux lignes de crédit gouvernementales américaines et à interdire l’exportation de technologies sensibles vers le Soudan. L’aide humanitaire d’urgence et les produits agricoles échappent toutefois à ce régime de sanctions.
Des accusations sans précisions mais jugées crédibles
En mai dernier, les autorités américaines avaient publiquement accusé le Soudan d’avoir eu recours aux armes chimiques en 2024, sans préciser les lieux ou les dates. Selon le New York Times, qui s’appuyait sur des sources gouvernementales, ces armes auraient été utilisées à deux reprises dans des zones reculées du pays. Malgré le manque de preuves rendues publiques, Washington considère ces informations suffisamment crédibles pour justifier une réponse ferme.
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Les autorités soudanaises, de leur côté, nient en bloc. Le gouvernement du général Abdel Fattah al-Burhane a qualifié ces accusations de "chantage politique" et de "falsification délibérée des faits".
Une guerre qui ravage le Soudan depuis plus d’un an
Le pays est plongé dans le chaos depuis avril 2023. Le conflit oppose l’armée régulière, dirigée par le général al-Burhane, aux FSR, une puissante milice dirigée par Mohamed Hamdane Daglo, son ancien adjoint. Cette guerre interne a fait des dizaines de milliers de morts, provoqué le déplacement de 13 millions de personnes et engendré, selon l’ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde.
Depuis mai, les FSR contrôlent la quasi-totalité de la région du Darfour et assiègent la ville d’El-Facher, où vivent près d’un million de civils. La situation y est critique : le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé vendredi à une trêve humanitaire d’une semaine pour permettre l’acheminement de l’aide d’urgence. "La population meurt de faim", a-t-il alerté.
Ces nouvelles sanctions renforcent l’isolement du pouvoir de Khartoum sur la scène internationale, alors que le conflit ne montre aucun signe d’apaisement.
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