Le Rwanda claque la porte de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), dénonçant une "dérive" de cette organisation en faveur de la République démocratique du Congo (RDC), sur fond de conflit dans l'est de ce pays.
Le samedi 7 juin, la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEEAC a prolongé d'une année supplémentaire le mandat du président équatoguinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo à la tête de l'organisation, alors que Kigali devait en assurer la présidence.
"Le Rwanda déplore l'instrumentalisation de la CEEAC par la RDC, avec le soutien de certains États membres. Cette dérive s'est une fois de plus manifestée lors du 26e Sommet ordinaire tenu aujourd'hui à Malabo, où le droit du Rwanda à la présidence rotative (...) a été délibérément ignoré pour imposer le diktat de la RDC", a dénoncé samedi 7 juin la diplomatie rwandaise dans un communiqué.
"Par conséquent, le Rwanda ne voit aucune raison de maintenir son appartenance à une organisation dont le fonctionnement est désormais contraire à ses principes et à son utilité", poursuit ce texte.
Les négociations continuent entre la RDC et le Rwanda
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Il est "incroyable et inacceptable de constater" qu'alors que des efforts diplomatiques sont en cours entre Kigali et Kinshasa, la RDC "continue de se plaindre dans toutes les organisations régionales et internationales en accusant le Rwanda de ses propres turpitudes, sans parler de réclamer des sanctions", a justifié le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, sur X.
LE CONSEIL DES MINISTRES RÉITÈRE LA DÉCISION DU RWANDA DE SE RETIRER DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES ÉTATS DE L'AFRIQUE CENTRALE (CEEAC)
— Government of Rwanda (@RwandaGov) June 9, 2025
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Les combattants du groupe armé M23, qui, selon des experts de l'ONU et des États-Unis, bénéficient d'un soutien militaire rwandais, ont réalisé des avancées rapides dans l'est de la RDC depuis janvier, s'emparant de villes clés et de vastes territoires dans des affrontements qui ont fait des milliers de morts.
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Une partie de la communauté internationale, notamment la Belgique — ancienne puissance coloniale en RDC et au Rwanda — critique ouvertement Kigali pour son appui au M23, accusé de multiples exactions.
Les présidents rwandais et congolais, Paul Kagame et Félix Tshisekedi, se sont rencontrés à la mi-mars au Qatar pour discuter d'un possible cessez-le-feu. Les deux pays sont également engagés dans des discussions facilitées par les États-Unis.
Avec l'AFP.
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