À moins trois mois de l’élection présidentielle en Tanzanie, le chef du principal parti d’opposition est toujours détenu. Mercredi 31 juillet, après un nouveau report de son procès pour trahison, il a accusé la justice de collusion avec l’État.
Candidat à la présidentielle de 2020 pour le parti, Chadema (Parti pour la démocratie et le progrès), Tundu Lissu, qui a survécu à une tentative d'assassinat en septembre 2017, a été arrêté après un rassemblement politique pacifique, mercredi 9 avril. Il a été inculpé pour "incitations à bloquer les élections", selon la police.
"Ce report interminable est la preuve manifeste d'un abus de procédure"
Une fois de plus, le parquet a demandé au tribunal de reporter son procès pour trahison, des poursuites passibles de la peine de mort dans ce pays d'Afrique de l'Est. Les procureurs affirment devoir attendre l'autorisation de la Haute Cour pour "protéger" les témoins pendant le procès, et l'affaire a été reportée au mercredi 13 août. "Un nouveau report", s’est indigné M. Lissu au tribunal.
🚨IDU is alarmed by reports of poisoning attempts on opposition leader @TunduLissu in custody. We urge Tanzanian authorities to protect his life, health and rights. Any harm lies with the Government of Tanzania. The world is watching! #FreeTunduLissu @SuluhuSamia (Image: Ericky… pic.twitter.com/FC1IMZL5go
— International Democracy Union (@idualliance) July 2, 2025
"Ce report interminable est la preuve manifeste d'un abus de procédure", a-t-il ajouté, alléguant que le tribunal était "utilisé par les procureurs". Accusant le tribunal de "collussion", Tundu Lissu appelle le tribunal de rejeter les demandes du parquet "[s]'il n'y a pas de complot visant à [le] maintenir en détention afin qu'ils puissent mettre au point leurs plans électoraux".
Les ONG de défense des droits humains dénoncent une répression politique
Tundu Lissu a été arrêté à plusieurs reprises par le passé, mais c'est la première fois qu'il fait face à des accusations aussi graves. Les Tanzaniens éliront leur président, leurs parlementaires et représentants locaux mercredi 29 octobre, un scrutin qui se déroulera en l'absence du Chadema de Tundu Lissu, disqualifié. En avril dernier, la Commission électorale nationale indépendante a affirmé que celui-ci n’avait pas signé un accord obligatoire sur le code de conduite.
L'opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains dénoncent une répression politique de la part du gouvernement de la présidente Samia Suluhu Hassan, qu'ils accusent de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur, John Magufuli (2015-2021).
Avec l'AFP.
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