L'opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains dénoncent la répression politique de la part du gouvernement tanzanien de la présidente Samia Suluhu, qu'ils accusent de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli (2015-2021).
Des élections générales sont prévues en octobre dans ce pays gouverné par le même parti, le Parti de la révolution (Chama Cha Mapinduzi, ou CCM), depuis l'indépendance en 1961.
"Ne vous inquiétez pas. Nous parviendrons à nos fins", a lancé Tundu Lissu en swahili à son arrivée dans la salle d'audience, non menotté, mais escorté par de nombreux policiers.
Le leader d'opposition, qui a survécu à une tentative d'assassinat en septembre 2017, n'avait pas été vu en public depuis une brève comparution au tribunal le 10 avril, au lendemain de son arrestation. Il a refusé de
comparaître par vidéo il y a près d'un mois. Candidat à la présidentielle de 2020 du parti pour la démocratie et le progrès (Chadema de Chama cha Demokrasia na Maendeleo), M. Lissu a été arrêté après un meeting le 9 avril.
Un commandant de la police régionale, Marco Chilya, a alors indiqué qu'il était inculpé pour "incitations à bloquer les élections". Ses partisans dénoncent une arrestation pour des motifs politiques.
Il avait déclaré l'an dernier que sa formation comptait "bloquer les élections par la confrontation" à moins que le système électoral ne soit réformé.
Et son parti a été exclu des prochaines élections après avoir refusé de signer un nouveau "code de conduite électoral" qui selon cette formation n'incluait pas les réformes qu'elle exigeait.
Un procès suivi au Kenya
Plusieurs personnalités kényanes, dont le haut magistrat Willy Mutunga, ancien président de la Cour suprême du Kenya, ont été arrêtées lundi à l'aéroport de Dar es Salam alors qu'elles tentaient de venir à l'audience.
La veille, la présence comme observatrice au procès de Martha Karua, candidate à la présidentielle kényane de 2027, avait déjà été empêchée, et elle a été expulsée.
À son retour à Nairobi, elle a publiquement accusé les autorités tanzaniennes d'être prêtes à tout selon elle pour gagner les élections.
Elles sont "déterminées à violer la loi", à "ne pas accorder un procès juste" à Tundu Lissu, et "détournent la loi pour enfermer les principaux candidats afin que (la présidente Samia Suluhu) puisse gagner sans opposition", a accusé M. Karua.
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