Accusé de trahison et risquant la peine de mort en Tanzanie, le chef de l’opposition, Tundu Lissu, a entamé une grève de la faim dimanche 4 mai, a annoncé son avocat Peter Kibatala. "Il fera une grève de la faim jusqu'à ce que justice soit faite. Il est prêt à faire face à tout ce qui lui arrivera", a-t-il déclaré.
Arrêté en avril, Tundu Lissu est jugé pour trahison alors que la Tanzanie s’apprête à organiser des élections générales en octobre. À la tête du Chadema, principal parti d’opposition, depuis janvier, Lissu dénonce un climat politique autoritaire. Il avait déjà survécu à une tentative d’assassinat en 2017.
Une opposition muselée avant les élections
Le 24 avril, le Chadema avait dénoncé l’arrestation de 13 de ses responsables et la dispersion violente de ses sympathisants près d’un tribunal de Dar es Salaam. La tension monte alors que le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), domine la vie politique depuis l’indépendance en 1961.
L’opposition risque d’être exclue du scrutin à venir : le Chadema pourrait ne pas pouvoir participer aux élections pour n’avoir pas signé le nouveau code de conduite électoral. Le parti refuse de le parapher, estimant qu’il ne prévoit aucune des réformes démocratiques qu’il réclame.
Retour à l'autoritarisme ?
Cette exclusion viole la constitution, dénonce le Chadema, qui accuse la présidente Samia Suluhu Hassan de reproduire les méthodes autoritaires de son prédécesseur John Magufuli. Si elle avait initialement assoupli les restrictions imposées aux médias et à l’opposition, les derniers événements jettent un doute sur la sincérité de cette ouverture démocratique.
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