Ecoutez Rami Abou Jamous
Ecoutez Rami Abou Jamous
“Les journalistes, ce sont des cibles, ils disent la vérité, et il faut enterrer la vérité “
Selon l'ONU, au moins 242 journalistes ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre “On est triste, et en colère parce que cela fait plus de 230 personnes, journalistes, ceux qui travaillent dans le domaine des médias, qui ont été tués de façon directe ou indirecte, malheureusement dans un silence jamais vu. On sait très bien que les journalistes, ce sont des cibles, ils disent la vérité, et il faut enterrer la vérité “ déclare Rami Abou Jamous est journaliste palestinien, lauréat du Prix Bayeux 2024, fondateur de GazaPress. Il est l’auteur de Gaza, Vie : l’histoire d’un père et de son fils, aux éditions Stock.
Rami Abou Jamous et son fils, dans la Bande de Gaza/Rami Abou Jamous
“ Toute la population palestinienne, ce sont des terroristes !”
Six journalistes, dont cinq employés de la chaîne qatarie Al Jazeera,parmi lesquels l’un de ses principaux correspondants sur place, ont été tués pendant la nuit du 10 au 11 aôut dans une frappe israélienne sur une tente où ils étaient installés à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Les cinq hommes sont les correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que deux cameramen, Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal, et un assistant, Moamen Aliwa. Un journaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, qui collaborait occasionnellement avec des médias locaux, est mort de ses blessures, selon le directeur de l’hôpital. L'armée israélienne a reconnu avoir ciblé Anas ak-Sharif, reporter bien connu de ses téléspectateurs, en le qualifiant de "terroriste" se "faisant passer pour un journaliste" “C’est toujours ce prétexte là, c’est le mot magique. Toute la population palestinienne, ce sont des terroristes. Toute la population palestinienne est une menace, est membre du Hamas, même le président Mahmoud Abbas, qui a toujours tendu la main pour la paix, est considéré comme un terroriste. C’est le mot le plus simple, miracle, pour justifier les actions criminelles de l’armée israéliennes” ajoute Rami Abou Jamous.
Al Jazeera condemns the assassination of its journalists by Israeli occupation forces
— Al Jazeera PR (@AlJazeera) August 10, 2025
Al Jazeera Media Network condemns in the strongest terms the targeted assassination of its correspondents Anas Al Sharif and Mohammed Qraiqea, along with photographers Ibrahim Al Thaher, and… pic.twitter.com/0otP6IYIgC
“Je n’ai plus la force de faire du terrain à cause de la famine “
Est-ce qu'il est encore possible d'être journaliste et de travailler dans la bande de Gaza ? c’est possible selon Rami Abou Jamous, mais de plus en plus difficile “On a beaucoup d’obstacles. Premier obstacle, la sécurité. On est tous menacés. Deuxième obstacle, la logistique. Pour se déplacer d’un endroit à un autre, pour avoir de l’électricité, internet, etc. Récemment avec la famine, moi personnellement, j’ai 47 ans, je n’ai plus la force de faire du terrain avec un corps affaibli physiquement. J’ai pris la décision de rester derrière le bureau, ce n’est facile cette décision mais il fallait la prendre car je n’arrivais plus à me déplacer, il y a la canicule, il fait ici plus de 40 degrés. On n’a pas suffisamment à manger, moi je suis chanceux, j’arrive à avoir un repas par jour. Et quand je dis repas, je parle d’un plat de lentilles dans le meilleur des cas” déclare le journaliste palestinien.
Malgré ces conditions très difficiles, Rami Abou Jamous affirme vouloir continuer à informer de la situation dans la Bande de Gaza. L’ONU, l’Union européenne, Reporters sans frontières, le Qatar ont condamné lundi 11 août le « meurtre » de journalistes palestiniens tués par une frappe israélienne délibérée dans la bande de Gaza.
A lire et écouter aussi : Guerre à Gaza : “Le plus dur, c’est entendre son fils dire : papa j’ai faim !” déclare le journaliste palestinien Rami Abou Jamous
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