Dans la communauté de Kasuwan-Garba, dans le district de Mariga (État du Niger), une femme identifiée comme Amaye, originaire de l’État de Katsina, a été brûlée vive par une foule en colère. Selon la police, les habitants l’accusaient d’avoir tenu des propos jugés offensants à l’encontre du prophète Mahomet, figure sacrée de l’islam.
Le porte-parole de la police, Wasiu Abiodun, a confirmé que la victime a succombé lors de cette attaque collective. Il a appelé la population au calme, rappelant que les auteurs étaient activement recherchés.
Le blasphème, sujet hautement sensible
Au Nigeria, le blasphème est passible de la peine de mort dans les 12 États du nord appliquant la charia islamique parallèlement au droit commun. Dans de nombreux cas, les personnes accusées sont victimes de lynchages avant tout procès, comme l’ont illustré plusieurs affaires récentes.
En 2023, un boucher de Sokoto avait été lapidé à mort pour les mêmes motifs. L’année précédente, Deborah Samuel, une étudiante chrétienne, avait été tuée par ses camarades après une accusation similaire.
Des tensions religieuses persistantes
Pays de plus de 220 millions d’habitants, le Nigeria est partagé presque à égalité entre musulmans et chrétiens. Cette cohabitation s’accompagne de tensions récurrentes, nourries par la méfiance et des épisodes de violence collective.
Les ONG de défense des droits humains alertent régulièrement sur la multiplication des violences liées aux accusations de blasphème et sur l’absence de procédures judiciaires équitables dans ces cas.
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