Près de 30 ans après les attentats sanglants de 1995, l’un de leurs auteurs reste derrière les barreaux. Boualem Bensaïd, 57 ans, a saisi la justice pour obtenir son expulsion vers l’Algérie, condition pourtant posée par la cour d’appel de Paris pour sa libération à partir du 1er août. Condamné à perpétuité en 2002 pour avoir notamment posé la bombe de la station Saint-Michel du RER B à Paris, qui fit huit morts et 150 blessés, il demeure incarcéré au centre pénitentiaire d’Ensisheim (Haut-Rhin).
Une expulsion au point mort
Le 10 juillet, la justice française avait autorisé sa sortie de prison sous réserve de son éloignement vers l’Algérie. Mais aucune réponse n’a été donnée à la demande de laissez-passer transmise fin juillet au consulat algérien de Strasbourg. Faute d’avancée, Boualeù Bensaïd a saisi le tribunal administratif de Strasbourg par un référé-liberté, exigeant que "les autorités françaises procèdent à son expulsion vers l’Algérie dans un délai de 24 heures".
Son avocat, Me Romain Ruiz, pointe une "inertie politique" et dénonce une expulsion "à géométrie variable". Il rappelle qu’en janvier, "Bruno Retailleau n’a pas hésité à expulser manu militari l’influenceur algérien Doualemn". Mais ce dernier avait aussitôt été refoulé en France par Alger, provoquant une crise diplomatique.
Un dossier hautement sensible
Selon la requête, Paris redoute un "nouveau camouflet" des autorités algériennes, ce qui expliquerait l’absence de décision. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait pourtant déclaré le 1er août "souhaiter vivement" que l’Algérie accepte l’expulsion de Boualem Bensaïd.
Membre du Groupe islamique armé (GIA), responsable de la vague d’attentats qui avait frappé la France en 1995, Bensaïd a purgé la totalité de sa période de sûreté de 22 ans. Désormais, son avenir dépend d’un bras de fer diplomatique entre Paris et Alger, où sa présence n’est pas acquise.
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