À Kalogi, dans le Sud-Kordofan, une série de trois frappes de drones a frappé jeudi 4 décembre une école maternelle, un hôpital puis les secours improvisés. Essam al-Din al-Sayed, responsable local joint via Starlink, parle d’une attaque attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR) et à leurs alliés du MPLS-N d’Abdelaziz al-Hilu.
Le bilan reste difficile à établir dans cette région coupée du monde, mais les autorités locales évoquent 79 morts, dont une quarantaine d’enfants.
Un bilan incertain, mais une horreur confirmée
L’Unicef rapporte déjà la mort de plus de dix enfants, tandis que l’Union africaine estime dimanche à plus de 100 le nombre de victimes. « Tuer des enfants dans leur école est une violation horrible des droits de l’enfant », dénonce Sheldon Yett, représentant de l’Unicef au Soudan. Les FSR n’ont pas commenté ces accusations.
Le Kordofan, nouvel épicentre d’une guerre sans fin
Depuis la prise d’El-Facher par les FSR fin octobre, les paramilitaires poursuivent leur avancée dans le Kordofan, région stratégique riche en or, terres agricoles et installations pétrolières. Leur progression vise, selon des analystes, à briser les défenses de l’armée avant de foncer vers Khartoum.
Plus de 40 000 civils ont déjà fui la zone, s’ajoutant aux 12 millions de déplacés recensés depuis le début du conflit.
Une spirale d’atrocités documentée
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, craint « une nouvelle vague d’atrocités », rappelant les massacres d’El-Facher : représailles, enlèvements, violences sexuelles, recrutements forcés, dont d’enfants. Les attaques se multiplient : jeudi, un camion humanitaire du PAM a été ciblé au Nord-Darfour.
Les deux camps s’accusent mutuellement de frappes meurtrières. Les FSR dénoncent un bombardement de l’armée à Adre, à la frontière tchadienne. Des sources locales évoquent plutôt l’explosion accidentelle d’un camion-citerne.
Une guerre alimentée par des soutiens extérieurs
L’armée soudanaise accuse les Émirats arabes unis d’armer les FSR via la Libye et le Tchad, accusations que les Emirats réfutent malgré plusieurs rapports internationaux les mettant en cause.
Pour Washington, l’urgence est d’obtenir l’arrêt des combats : l’envoyé spécial Massad Boulos appelle à « un accès humanitaire sans entrave » et à la fin immédiate des hostilités.
Un pays plongé dans la pire crise humanitaire mondiale
Plus de 30 mois après le début de la guerre, le Soudan sombre dans une catastrophe humanitaire décrite par l’ONU comme la plus grave au monde. À Kalogi, l’attaque contre une école et un hôpital est devenue le symbole d’un conflit où les civils, et souvent les enfants, paient le prix le plus lourd.
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