Enlevés et portés disparus depuis plus d'un an, deux journalistes libérés au Burkina Faso

Actus. Disparus depuis plus d’un an, deux journalistes ont été libérés en début de semaine au Burkina Faso. Ils avaient été enlevés et, pour l’un d’eux, réquisitionné par l’armée dans le cadre de la lutte antijihadiste.

Enlevés et portés disparus depuis plus d'un an, deux journalistes libérés au Burkina Faso
Au Burkina Faso, deux journalistes enlevés il y a plus d'un an ont été libérés. - Illustration

Au Burkina Faso, deux journalistes enlevés et portés disparus depuis plus d’un an ont été libérés en début de semaine, ont indiqué leurs proches à l’AFP. Leur cas illustre l’usage abusif des réquisitions militaires par la junte au pouvoir.

Des libérations après plus d’un an de disparition

Adama Bayala, journaliste et chroniqueur sur la télévision privée BF1, avait disparu le 28 juin 2024, alors qu’il se rendait à un rendez-vous à Ouagadougou. Il a été "libéré cette nuit aux environs de deux heures", a confié l’un de ses proches, précisant qu’il était "amaigri mais se porte bien". En octobre dernier, le régime avait reconnu l’avoir réquisitionné pour combattre les groupes jihadistes qui frappent le Burkina Faso.

Alain Traoré, dit "Alain Alain", rédacteur en chef d’Omega Média, avait pour sa part été enlevé le 13 juillet 2024 à son domicile par des hommes armés. "Il a regagné sa famille lundi", a indiqué un proche. Le journaliste animait une chronique satirique dénonçant les dérives du pouvoir.

RSF appelle à d’autres libérations

Reporters sans frontières (RSF) s’est dite "soulagée qu’ils aient pu retrouver leurs proches", tout en appelant à la libération d’Atiana Serge Oulon, directeur du bimensuel d’investigation L’Évènement, enlevé le 24 juin 2024. Il avait enquêté sur un détournement présumé de 400 millions de francs CFA par un gradé.

Selon RSF, ces réquisitions "n’auraient jamais dû cibler de façon arbitraire des journalistes qui n’ont fait qu’exercer leur métier". L’ONG dénonce un climat de répression élargi aux activistes de la société civile et même à des officiers de haut rang.

Le Burkina Faso, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré depuis un coup d’État en 2022, a multiplié arrestations et réquisitions sous couvert de la lutte antijihadiste. Des dizaines d’opposants et de militaires, dont l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie Evrard Somda, sont poursuivis pour "complot" ou "tentative de déstabilisation".

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