Condamnation de Nicolas Sarkozy : les Libyens de France partagés entre amertume et satisfaction

Pour certains, un « ami de la révolution » 

Une partie de la diaspora garde le souvenir d’un dirigeant qui s’est engagé en faveur des insurgés de 2011. La France avait alors été à la pointe de l’intervention militaire internationale qui a abouti à la fin du régime de Mouammar Kadhafi « Les sentiments des Libyens sont mitigés. Ceux originaires de Benghazi, et Misrata, aiment bien Nicolas Sarkozy. Des parents de nouveau-nés ont même appelé leur enfant Sarkozy. L’ancien président français a toujours soutenu la révolution libyenne », souligne Hussein Elmarabet, président de l’Association de la jeunesse libyenne, basée à Besançon.

L'Association de la Jeunesse Libyenne organise une collecte humanitaire au profit des libyens essentielement du lait 1er âge et des couches

— ELMARABET HUSSEIN (@ELMARABETHUSSEI) July 4, 2011

Pour d’autres, le symbole d’une revanche 

À l’opposé, d'autres Libyens voient dans cette condamnation un motif de satisfaction. Pour eux, Nicolas Sarkozy incarne au contraire la déstabilisation du pays et les années de guerre civile qui ont suivi la chute de Mouammar Kadhafi. 
« C’est un jugement exemplaire pour de nombreux Libyens, pour qui, Nicolas Sarkozy est responsable du chaos en Libye jusqu’à aujourd’hui », affirme Kamel Almarache, journaliste libyen vivant à Paris, co-auteur avec Hélène Bravin de Libye, des révolutionnaires aux rebelles, aux éditions Erik Bonnier.

Une opinion partagée par Hussein Elmarabet, qui ajoute : « De l’autre côté, les pro-Kadhafi sont très critiques contre Nicolas Sarkozy et la France. Ceux-là sont très contents du jugement. » 

Une fracture toujours vive 

Si la condamnation de Nicolas Sarkozy relève avant tout d’un dossier judiciaire français, elle réactive, au sein de la communauté libyenne en France, les débats autour de la responsabilité de l’ex-président et du rôle joué par la France dans l’histoire récente de la Libye.  

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