"En position de tir !", s'écrie, amusée, Macalou, alias Jolie, entre deux squats, pour motiver les sept autres camarades qui participent à une séance de sport en plein air, ce mercredi 1ᵉʳ octobre. C'est au pied des immeubles, en face du parc Maurice-Thorez, à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), que les participantes se retrouvent à 18 h 30. D'habitude, la plupart se retrouvent ici pour discuter.
Ce rendez-vous du mercredi est devenu immanquable pour Jolie, qui accompagne des personnes en situation de handicap. "Je suis là depuis que ça a commencé. On doit être à notre cinquième ou sixième séance", explique-t-elle. En plus de celle-ci, elle en suit deux autres, en privé, avec Mamédy Doucara. "Ça me fait du bien. Si je n’en fais pas, maintenant, je ne suis pas bien."
"J’ai été agréablement surpris par leur enthousiasme"
Passé 18 h 30, le coach sort de l’un des bâtiments et se dirige vers les participantes du jour pour les saluer. Parmi elles, certaines connaissent Mamédy, âgé de 44 ans, depuis sa naissance. C’est après une discussion avec sa maman, qui se plaignait de douleurs au dos et aux genoux, que l’ancien champion de taekwondo a eu l’idée de mettre en place ces séances, gratuites pour les femmes du quartier.
Face au refus de sa maman de suivre ses coachings en séance individuelle, il a alors eu l’idée des séances de groupe. Une idée qui a fait l’unanimité. "J’ai été agréablement surpris par leur enthousiasme. Elles ont sauté de joie. Elles m’ont dit : 'C’est super. Est-ce que tu peux même nous mettre deux séances par semaine ?' J’ai dit : On va déjà commencer par une.", confie-t-il.
Face au succès de son initiative, le coach a lancé un appel aux dons de matériel et mis en place un tarif de 5 euros pour les femmes venant d’autres villes.
Après s’être débarrassé de son sac et de son matériel, la séance peut commencer. Pendant une heure, les huit sportives du jour s’élancent dans un circuit où elles alternent entre squats, fentes et course à pied, avec aisance ou parfois avec difficulté.
"La première fois, c’était chaud"
"Est-ce que je peux faire ça, même ?", s’interroge Fatoumata, qui doit effectuer des fentes. Cette ancienne femme de ménage, âgée de 66 ans, n'avait jamais fait de sport de sa vie. Elle en est à sa troisième séance. "La première fois, c’était chaud. J’étais courbaturée de partout. Je prenais deux Dolipranes par jour", se remémore-t-elle. Au fil des séances, elle prend tout de même du plaisir, à l’image de Couta, son binôme. "Même si ça fait mal, je continue. Avant, je montais les escaliers avec difficulté, mais maintenant ça va", explique-t-elle.
Une évolution remarquée par Mamédy. "Si on compare entre le premier jour et aujourd’hui, dans l’expression corporelle, elles se sentent plus libres." Toutefois, pour le coach, il reste encore une marge de progression concernant la compréhension des exercices.
Le coach espère voir cette initiative se multiplier dans plusieurs villes. Avec quatre autres coachs, qui proposent la même chose dans leurs quartiers respectifs, ils ont le projet de former un collectif.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.