Une audience décisive pour l’ex-chef de l’État
Vingt jours après son incarcération à la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy joue une nouvelle carte. Ses avocats ont déposé, dès le 21 octobre, une demande de mise en liberté, examinée ce lundi matin à 9h30 par la cour d’appel de Paris. L’ancien président de la République, âgé de 70 ans, comparaît en visioconférence. La décision devrait être rendue dans la journée, selon une source judiciaire. En cas d’issue favorable, il pourrait retrouver la liberté dès ce soir. Condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le cadre du procès dit “libyen”, Nicolas Sarkozy purge actuellement la première peine de prison effective jamais infligée à un ex-chef d’État de la Ve République – un précédent inédit en France comme dans l’Union européenne.
Mes chers amis.
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) October 2, 2025
Depuis le 25 septembre, le jour où j’ai été condamné à 5 années de prison, j’ai reçu des milliers et des milliers de témoignages. Ils m’ont touché au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Ma famille en a été bouleversée. Et moi-même, toute cette affection,… pic.twitter.com/pTKcyvHQNy
Des critères juridiques différents pour la cour d’appel
L’audience de ce lundi ne revient pas sur le fond de la condamnation mais sur les conditions de détention. Selon l’article 144 du code de procédure pénale, le maintien en prison ne peut être décidé que s’il constitue l’unique moyen d’éviter une fuite, une concertation, des pressions sur des témoins ou la disparition de preuves. À défaut, l’ancien président devra être libéré sous contrôle judiciaire, voire assigné à résidence avec un bracelet électronique. Depuis son incarcération, Nicolas Sarkozy est placé à l’isolement, sous protection rapprochée de deux officiers de sécurité, en raison de “menaces” évoquées par le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.
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Un dossier explosif avant un procès en appel très attendu
Cette détention inédite a provoqué de vifs débats politiques et judiciaires. La visite à la prison de la Santé du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, fin octobre, a suscité des critiques, certains magistrats dénonçant une possible atteinte à l’indépendance de la justice.
Le premier président de la Cour de cassation, Rémy Heitz, a lui-même mis en garde contre un “risque d’obstacle à la sérénité” du processus judiciaire. En attendant, le nouveau procès libyen de Nicolas Sarkozy, qui doit se tenir en appel à partir de mars 2026, reste programmé. Les dates exactes devraient être communiquées jeudi lors d’une réunion à la cour d’appel de Paris.
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