Une détention inédite pour un ancien président français
C’est une décision historique qui prend fin. Incarcéré depuis le 21 octobre 2025 à la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy avait été condamné à cinq ans de prison ferme, dont une exécution provisoire assortie d’un mandat de dépôt immédiat, dans le cadre du procès sur le financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007. Une première dans l’histoire de la Ve République, mais aussi au sein de l’Union européenne, où aucun ancien chef d’État n’avait jusque-là été emprisonné.
Lors de son audience en visioconférence, l’ex-président, vêtu d’une veste bleu foncé, a évoqué des conditions de détention « dures, très dures », se disant « éreinté » par l’épreuve. Son épouse Carla Bruni et deux de ses fils, Pierre et Jean, assistaient à la séance depuis la salle d’audience.
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— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) November 6, 2025
Une libération sous contrôle judiciaire
La demande de remise en liberté, déposée dès le 21 octobre par ses avocats, a été examinée lundi matin par la cour d’appel. La juridiction a ordonné sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, une mesure qui pourrait inclure une assignation à résidence avec port d’un bracelet électronique. Durant sa détention, Nicolas Sarkozy avait été placé à l’isolement, sous surveillance renforcée de deux officiers de sécurité, « en raison de son statut et des menaces pesant sur lui », selon le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.
Cette incarcération avait suscité un vif débat politique et judiciaire, notamment après la visite du ministre de la Justice Gérald Darmanin fin octobre, jugée inappropriée par certains magistrats, dont le procureur général Rémy Heitz, qui y voyait un risque d’atteinte à l’indépendance de la justice.
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Un procès en appel très attendu en mars 2026
Reconnu coupable d’association de malfaiteurs pour avoir laissé ses collaborateurs solliciter des fonds auprès du régime de Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy continue de contester vigoureusement sa condamnation et dénonce un procès « motivé par la haine ». Le président de la cour d’appel, Olivier Géron, a tenu à rappeler que la décision de libération ne préjugeait « en rien de l’issue du procès en appel », attendu pour mars 2026.
Ce procès sera très suivi, tant il met en jeu l’image de la justice française face à un ancien chef de l’État, mais aussi les relations opaques entre Paris et Tripoli dans les années 2000.
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