[Photos]. Ouverture de l’exposition "Momies" au Musée de l’Homme : "permettre au visiteur de rencontrer le défunt avec douceur"

Actus. Le musée de l’Homme à Paris a inauguré une nouvelle exposition mercredi 19 novembre. Intitulée "Momies", elle retrace l’histoire de la momification dans plusieurs zones géographique et à plusieurs époques. Berivan Ozcan, chargée de production et de conception au musée, revient sur les points principaux de l’exposition.

[Photos]. Ouverture de l’exposition "Momies" au Musée de l’Homme : "permettre au visiteur de rencontrer le défunt avec douceur"
L'exposition "Momies" a ouvert ses portes mercredi 19 novembre au Musée de l'Homme de Paris - Sarah-Agnès AGUESSY

Étendue sur 650 m² et divisée en quatre parties, l’exposition "Momies" a ouvert ses portes au Musée de l’Homme à Paris. Elle raconte l’histoire de la momification à travers le monde, mais aussi l’histoire de neuf momies présentées au public sur le parcours de l’exposition.

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Crédit photo : AGUESSY Sarah-Agnès

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Crédit photo : AGUESSY Sarah-Agnès

Une sélection méticuleuse

Entre objets funéraires et matériel scientifique, l’exposition présente une collection riche. Les objets, mais aussi les défunts, viennent majoritairement de la collection du Musée de l’Homme. Une des momies provient du musée du Quai Branly. Une autre du musée des Confluences. La collection d’objets funéraires a été complétée par des prêts. "Parfois, on a fait des demandes de prêt à d‘autres musées qui avaient des objets funéraires de la même culture, (…) simplement pour avoir un meilleur contexte funéraire.", explique Berivan Ozcan, chargée de production et de conception au musée.

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Crédit photo : AGUESSY Sarah-Agnès

Les momies présentées ont fait l’objet d’une fine sélection par le commissaire du musée pour garantir une exposition respectueuse et éthique. "Il y a 70 corps momifiés conservés au Musée de l’Homme, mais plus largement on conserve 24 000 restes humains. On a choisi de montrer uniquement des corps qu’on voit en entier. (…) Et on n’en a montré que neuf (…) pour avoir ce temps de recherche autour du défunt et donner toutes les informations nécessaires. (…) ça fait aussi partie du respect humain", confie Berivan Ozcan. "A ce jour, aucun corps n’a fait l’objet d’une demande rapatriement. Cela fait aussi partie des critères de sélection des défunts momifiés dans l’exposition.", ajoute-t-elle.

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Crédit photo : AGUESSY Sarah-Agnès

Au delà de l’Égypte

Un aspect de l’exposition est l’histoire de la pratique de la momification. Les origines géographiques de chaque défunt sont donc un critère principal de la sélection présentée. "Dans l’exposition, les défunts qui sont présentés proviennent du Pérou, des Îles Canaries, des Îles Marquises, de France également, et d’Égypte bien sûr.", explique Berivan Ozcan. "C’est vrai qu’on pense tout de suite à l’Égypte quand on parle de momification. On pense aux histoires de malédictions, de missions archéologiques dangereuses (…) mais en réalité, beaucoup de cultures ont pratiqué la momification, et ce depuis bien avant les égyptiens.", ajoute-t-elle.

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Crédit photo : AGUESSY Sarah-Agnès

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Crédit photo : AGUESSY Sarah-Agnès

Rencontrer chaque momie "avec douceur"

Comme l’explique Berivan Ozcan, "présenter des corps humains soulève forcément beaucoup de questions". Est-il possible d’exposer les corps de défunts de façon respectueuse ? La collection du musée a été constituée au 18e siècle. "Nous n’aurions jamais pu faire une telle collection aujourd’hui, bien sûr. (…) C’est une réalité, nous l’abordons avec transparence et surtout avec le bon accompagnement pédagogique, comme le permet cette exposition", affirme-t-elle. "Si on ne faisait pas ça, ces défunts resteraient en réserve et on ne connaîtrait rien de leur culture. Donc nous avons choisi le parti pris de les présenter le plus dignement possible", ajoute-elle. Sur le parcours de l’exposition, les momies ne sont pas directement exposées à l’œil du visiteur.

Elles sont présentées dans des vitrines individuelles dont le côté que le visiteur découvre en premier est couvert d’un voile semi-transparent, ce qui permet "au visiteur de rencontrer le défunt avec douceur" selon Berivan Ozcan. "L’idée c’est de ne pas surprendre le visiteur avec un défunt.", explique-t-elle. Pour finir l’exposition, une urne est à la disposition des visiteurs afin de récolter leur avis sur la présence de défunts au sein du parcours. "Tous leurs retours vont nous permettre d’établir une réflexion sur la présentation de restes humains au Musée de l’Homme. (…) On a une grille d’analyse qui va nous permettre d’analyser les réponses obtenues", informe Berivan Ozcan.

La billeterie est ouverte sur le site du Musée de l'Homme.

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Crédit photos : AGUESSY Sarah-Agnès

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