[Photos]. Paris : l’exposition “Les Héritiers” met en lumière quatre grandes familles d’artistes congolais

Actus. A Paris, la galerie Angalia accueille depuis le mois d’octobre 2025 l’exposition "Les Héritiers", composée entièrement d’œuvres réalisées par quatre familles d’artistes congolais. Quatre espaces consacrés à quatre héritages artistiques proposent une vue d’ensemble sur plusieurs formes d’art de la République Démocratique du Congo (RDC).

[Photos]. Paris : l’exposition “Les Héritiers” met en lumière quatre grandes familles d’artistes congolais
Les œuvres de Moké et Moké Fils exposées dans la collection "Les Héritiers" à la Galerie Angalia - Sarah-Agnès AGUESSY

"Les Héritiers" est une exposition composée par la galerie Angalia à Paris. Angalia est une galerie spécialisée dans l’art de la République Démocratique du Congo (RDC). L’exposition porte sur le thème de l’héritage artistique. Quatre familles d’artistes de RDC, où les enfants suivent la voie de leurs parents, y sont exposées : la famille Bodo, la famille Moké, la famille Tsham et la famille Diakota / Lubondo. "Dans l’univers congolais, (…) ce sont les quatre familles qui, pour nous, sont les plus significatives de cette filiation artistique (…) comme nous représentons la plupart de ces artistes, c’était naturel de les sélectionner", explique Pierre Daubert, directeur de la galerie.

L’Héritage Bodo

Les œuvres de la famille Bodo accueille les visiteurs à l’entrée de la galerie. Le public découvre les peintures de Pierre Bodo (1953-2015), ainsi que celles de ses fils, Bodo Fils (1974) et Amani Bodo (1988). Figure de la peinture populaire aux côté de Chéri Samba, Chéri Chérin ou encore Moké, dont l’héritage apparaît également dans l’exposition, Pierre Bodo était un artiste-peintre et pasteur. Il participe à l’avènement de la peinture populaire congolaise et a un style surréaliste prononcé qu’on retrouve dans les personnages et les environnements de ses peintures.


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Deux peintures réalisée par Bodo Fils (gauche) et Amani Bodo (droite) - Crédit photo : AGUESSY Sarah-Agnès

Ses fils ont chacun une approche différente de leurs héritages. Bodo Fils, l’aîné, marche davantage dans les pas de son père, alors qu’Amani Bodo a pris une direction un peu plus différente. "Bodo Fils a davantage pris le sillage du père. Il fait vraiment le type de peinture surréaliste (…) que faisait Pierre Bodo. Alors qu’Amani explore d’autres univers", décrit Pierre Daubert. Amani Bodo conserve cependant les influences de son père, auxquelles il rend hommage dans sa peinture "Héritage Bodo", exposée dans la galeries.

"On a choisi le tableau qui est dans le droit fil de l’expo puisque le tableau représente Amani Bodo qui se représente en costume devant un tableau de son père. (…) C’est un symbole de réussite qu’il dédie à son père", affirme-t-il.


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"Héritage Bodo", Amani Bodo (2022) à l'entrée de l'exposition - Crédit Photo : AGUESSY Sarah-Agnès

L’Héritage Moké

L’espace dédié à la famille Moké est composé de trois tableaux, réalisé par Moké (1950-2001) et son fils Moké fils (1968). Moké est une figure de la peinture populaire congolaise tout comme Pierre Bodo. "Moke est un grand artiste populaire. Comme Chéri Samba et d’autres de leur génération, ce sont des artistes qui peignent ce qu’ils voient dans la rue, à la maison, la vraie vie. Leur art peut être compris par tout le monde", explique Pierre Daubert. Son fils reprend le courant de son père dans les deux œuvres exposées à la galerie Angalia.

"Moke fils a appris à peindre dans l’atelier paternel. Donc il peint comme son père. D’une part dans le style de peinture, c’est de la peinture populaire, mais aussi dans le trait, dans la palette", raconte le directeur. Une peinture illustre une scène où une groupe de sapeurs sont rassemblés. L’autre est un auto-portrait rendant hommage au père, où l’artiste se représente en train de peindre un portrait de Moké.


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L'espace dédié à la famille Moké. On y voit les oeuvres "Les Sapeurs", Moké Fils (2011) et "La photo de famille", Moké (1983) - Crédit Photo AGUESSY Sarah-Agnès

L’Héritage Tsham

Raymond Tsham (1963) est un artiste qui utilise presque exclusivement le stylo à bille. Il est connu pour réaliser très souvent des masques et des statuettes traditionnelles. L’espace qui est dédié à ses œuvres et celles de son fils, Hilaire Tsham (2007), reprend le thème de la rencontre culturelle.

L’univers du fils rappelle également celui de son père. "L’univers est assez inspiré de celui de son père puisqu’il met souvent en scène des masques et des statuettes avec des symboles artistiques d’ailleurs.", décrit Pierre Daubert. À côté d’un tableau de son père où une statuette fait face au Balloon Dog de l’artiste américain Jeff Koons, Hilaire Tsham représente le personnage d’Anya du manga "SPY X FAMILY" qui tient deux masques africains. Le fils travaille au stylo à bille comme son père.


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"La rencontre des cultures", Raymond Tsham (2018) à droite, et "Anya découvre l'Afrique", Hilaire Tsham (2024) à gauche - Crédit Photo : AGUESSY Sarah-Agnès

L’Héritage Diakota / Lubondo

Au delà de la peinture, l’exposition présente aussi des photographie via l’héritage du photographe Gaston Diakota et de sa fille Gosette Lubondo, deux photographes très différents : "Les deux pratiques n’ont rien à voir. Le papa faisait des photos à la commande alors que la fille fait des photos artistiques", raconte le directeur de la galerie. "Gaston Diakota est un photographe qui a fait toute sa vie des photos à la demande, dans les mariages etc. (…) Certaines ont aujourd’hui une valeur artistique reconnue.", ajoute-t-il.

Gosette Lubondo a réalisé deux séries photographiques : Imaginary Trip et Imaginary Trip II. Les œuvres présentées dans l’exposition proviennent de la seconde, qui a été acquise par le musée du Quai Branly à Paris.


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"Imaginary Trip II #23", Gosette Lubondo (2018) à gauche, et "Georges et sa copine à la foire internationale de Kinshasa", Gaston Diakota (1979) à droite - Crédit Photo : AGUESSY Sarah-Agnès

"Les Héritiers" posent la question de l’expression de l’héritage artistique. "C’est un problème universel. Dans tous les pays du monde, il y a des enfants d’artistes qui, lorsqu’ils veulent eux-mêmes se destiner à la carrière artistique, se retrouvent au même problème: est-ce qu’on se met dans les pas des parents, ou est-ce qu’on essaye de développer son propre art", explique Pierre Daubert. L’exposition reste visible à la Galerie Angalia à Paris jusqu’au samedi 20 décembre.

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Crédit Photo : AGUESSY Sarah-Agnès

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