Les syndicats d'infirmiers du Kenya ont promis vendredi de poursuivre leur grève, entamée le 1er mars, malgré l'annonce la veille par le gouvernement du licenciement collectif de 25.000 infirmiers et infirmières du secteur public.
"La grève continue", a affirmé le président de l'Association nationale des infirmiers du Kenya, Luke K'Odambo, estimant que le licenciement était "absurde" et que le gouvernement n'était pas compétent pour renvoyer ces employés du service public.
"Le gouvernement devrait regarder la réalité en face et sérieusement s'occuper de la grève des infirmiers; annoncer ces licenciements ne fait qu'aggraver la situation", a estimé de son côté Fred Omiya, coordinateur de l'Association des professionnels de santé du Kenya.
Le gouvernement kényan, qui avait sommé les infirmiers et infirmières de reprendre le travail sous peine de révocation, a annoncé jeudi avoir mis sa menace à exécution et avoir rayé des registres de la fonction publique 25.000 d'entre eux n'ayant pas regagné leur poste.
Jeudi soir, le gouvernement a appelé les personnels de santé diplômés, sans emploi ou à la retraite, à postuler immédiatement pour remplacer les postes désormais vacants, précisant que le processus de recrutement serait accéléré.
La grève a eu des conséquences très lourdes sur le fonctionnement des hôpitaux du secteur public, parfois obligés de renvoyer des patients chez eux.La presse kényane a fait état de plusieurs décès, faute de soins en raison de la grève.
Les rares structures publiques qui fonctionnent sont débordées par l'afflux de patients, selon les journaux kényans, tandis que ceux qui en ont les moyens se tournent vers des cliniques privées, au coût inabordable pour nombre de Kényans.
"Le gouvernement continue d'enfoncer sa tête dans le sable, refusant d'admettre que la grève a fait des morts", a réagi vendredi le Daily Nation dans un éditorial, mettant en garde contre un "désastre annoncé".
"Le conflit est en cours depuis trop longtemps.La question dans son ensemble a été mal gérée, tant par le gouvernement que par les employés", estime le quotidien.
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