Soudan: pas d'accord après de nouvelles négociations entre Khartoum et Juba

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ADDIS ABEBA (AFP) - (AFP)

Les négociations entre le Soudan et le Soudan du Sud ont été interrompues mardi soir sans accord concret, particulièrement sur les deux questions cruciales des zones frontalières contestées et du partage des ressources pétrolières.

"Ajournons et discutons de la quantité de détails autour de cette question (du partage des revenus du pétrole) afin de pouvoir nous revoir", a déclaré le médiateur de ces pourparlers, l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki.

La seule mesure concrète annoncée par M. Mbeki à l'issue de sept jours de négociations dans la capitale éthiopienne, initialement prévues pour prendre fin le 16 mars, est la mise en place d'un "comité conjoint à haut niveau entre les deux Etats (...) afin de s'occuper de la question des ressortissants de l'autre Etat".

A Addis Abeba, les délégations ont essentiellement convenu d'un sommet "qui doit se tenir assez prochainement" à Juba entre les chefs d'Etat soudanais Omar el-Béchir et sud-soudanais Salva Kiir, selon M. Mbeki.

Elles ont aussi décidé de continuer à discuter d'ici là des questions des revenus pétroliers et des zones frontalières contestées, principaux sujets de tensions entre les deux voisins et ex-ennemis.

Les négociateurs ont également accepté de procéder à la démarcation des zones frontalières non contestées.

Les pourparlers sur la question de la nationalité, et notamment du rapatriement des quelque 300 à 500.000 personnes originaires du Soudan du Sud toujours en territoire soudanais, avaient été bloquées le 9 mars après que le négociateur sud-soudanais eut accusé Khartoum de retenir en "esclavage" 35.000 ressortissants du Soudan du Sud.

Khartoum a donné jusqu'au 8 avril aux ressortissants du Soudan du Sud pour quitter son territoire ou régulariser leur situation.L'ONU a estimé qu'il était impossible, en termes logistiques, de rapatrier toutes ces personnes dans ce délai.

La tension n'a cessé de monter ces derniers mois entre les ex-belligérants de deux décennies d'une sanglante guerre civile ayant fait plus de deux millions de morts, qui a pris fin en 2005 avec un accord de paix ayant conduit à la sécession du Soudan du Sud.

Juba et Khartoum s'accusent mutuellement d'alimenter une rébellion sur le sol de l'autre et des affrontements ont récemment eu lieu dans les zones contestées.

En devenant indépendant le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud a hérité des trois-quarts de la production de brut du Soudan d'avant la sécession (soit environ 350.000 barils/jour), mais reste reste tributaire des oléoducs soudanais pour l'exporter.

Les deux parties n'arrivent pas à s'entendre sur les frais de passage et Khartoum a décidé de se payer en prélevant du pétrole sud-soudanais, à la fureur de Juba qui a stoppé sa production en janvier.

Les tensions pourraient dégénérer si les questions des revenus pétroliers et des zones contestées ne sont pas résolues, a récemment averti le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, alors qu'analystes et diplomates s'inquiètent de la possibilité d'un nouveau conflit entre Khartoum et Juba.

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