Le gouvernement du Malawi a mis en garde l'opposition et la présence policière s'est renforcée vendredi dans les deux principales villes du pays, Blantyre et Lilongwe, après l'appel à la démission du président Bingu wa Mutharika lancé par l'opposition.
"Nous avons un gouvernement élu dans ce pays.Inciter les gens à se dresser contre le gouvernement va à l'encontre des principes démocratiques", a déclaré la ministre de l'Information, Patricia Kaliati, lors d'un point de presse jeudi soir à Lilongwe, la capitale administrative.
L'administration "ne va rester immobile alors que des gens poussent le pays vers le chaos et l'anarchie", a-t-elle ajouté, tandis que le porte-parole de la police nationale, Davie Chingwalu, a indiqué vendredi que "la visibilité policière et les patrouilles avaient été intensifiées" pour faire respecter l'interdiction de manifester contre le gouvernement.
Le principal mouvement d'opposition, le Comité pour les affaires publiques (PAC) qui regroupe des figures de l'opposition et des évêques, a appelé Mutharika à démissionner ou à se soumettre à un référendum d'ici trois mois.
L'appel a été lancé après deux jours de réunion organisée dans une église, où la police n'avait pas le pouvoir légal d'intervenir.
"Dans le cas où ces exigences ne seraient pas remplies, nous appellerons tous les habitants du Malawi à la désobéissance civile", ont ajouté les opposants.
Vendredi, le quotidien The Nation a jugé que cet appel "ne faisait qu'exprimer ouvertement une opinion dans le strict cadre constitutionnel qui prévoit que les règles ne puissent durer que si l'électorat maintient sa confiance".
"Les manoeuvres d'intimidation ne servent à rien, les Malawites veulent que leur économie avance et que la démocratie ait un sens pour tous, et pas seulement pour quelques uns", a ajouté le journal dans son éditorial.
Au pouvoir depuis 2004, facilement réélu en 2009, le président Mutharika est accusé de mauvaise gouvernance.La tension politique et sociale est attisée par les multiples pénuries dont souffre la population, électricité, essence, devises.
L'opposition dénonce aussi la dérive autoritaire du régime qui a amené les donateurs internationaux à remettre en cause leur aide.En juillet 2011, des manifestations ont tourné à l'émeute.Dix-neuf personnes ont été tuées par la police.
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