Kinshasa juge "partisan" un rapport de l'ONU sur les violences électorales

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KINSHASA (AFP) - (AFP)

Le ministre congolais de la Justice a dénoncé mardi le "caractère sélectif et partisan" d'un rapport de l'ONU selon lequel des membres des forces de sécurité de la République démocratique du Congo (RDC) ont tué au moins 33 personnes lors de violences électorales fin 2011.

Le ministre de la Justice et des droits humains a "transmis des observations préliminaires au Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'homme (BCNUDH, auteur du rapport) dans lesquelles il a soutenu et demandé la non publication dudit rapport à cause de son caractère sélectif et partisan", a déclaré à la presse Emmanuel Luzolo Bambi.

"En définitive, la Police nationale congolaise (PNC) a enregistré 20 morts (...) Il revient au BCNUDH de justifier avec des éléments crédibles et concordantes l'écart de 14 morts signalés dans son rapport", a-t-il ajouté.

Selon le ministre, le document de l'ONU "a choisi d'oublier ou d'omettre les actes graves posés par des manifestants armés (civils ou militaires) contre les agents et les installations de la police nationale".

Il "ne semble avoir comme visée que de ternir l'image des pouvoirs publics congolais", a ajouté M. Luzolo Bambi.

Selon le rapport de l'ONU publié mardi, au moins 33 personnes ont été tuées, dont 22 par balles, tandis qu'au moins 83 ont été blessées, dont 61 par balles, par des membres des forces de défense et de sécurité, entre le 26 novembre et le 25 décembre 2011, lors des violences avant et après les élections présidentielle et législatives contestées du 28 novembre.

Au moins 16 autres personnes sont portées disparues, selon les enquêteurs qui ont concentré leurs investigations sur Kinshasa.

Le rapport évoque aussi la découverte d'au moins douze corps, certains sans tête, d'autres "éventrés", "ligotés" ou "avec des traces de balles au niveau du front", échoués sur la berge du Congo dans un quartier de la capitale, fin novembre et fin décembre.Ces victimes non identifiées n'ont pas été comptées dans le bilan.

Les enquêteurs de l'ONU ont aussi documenté l'arrestation d'au moins 265 civils, "dont la majorité aurait été maintenue en détention de manière illégale et/ou arbitraire, pour la plupart en raison de leur appartenance, réelle ou présumée" au parti de M. Tshisekedi, à sa province d'origine le Kasaï occidental (centre), ou à des provinces où ses partisans sont nombreux.

Le rapport de l'ONU attribue principalement ces violations à des éléments de la Garde républicaine (GR), des agents de la PNC et de ses unités spécialisées, telles que la Légion nationale d'intervention (LENI), la brigade d'investigations criminelles et le Groupe mobile d'intervention (GMI).

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