Monsieur Henri de Raincourt, ministre chargé de la Coopération auprès du Ministre des Affaires Etrangères en France sur AFRICA N°1, ce jeudi 05 avril 2012Concernant la reconnaissance de fait du MNLA : « Il y a eu une décision du Conseil de Sécurité qui a été prise hier après-midi sur la proposition de la France qui effectivement demande le cesse-le-feu, le MNLA a répondu très rapidement en indiquant qu'unilatéralement il proclamait la fin des opérations militaires, à compter d'aujourd'hui minuit ; je pense que c'est une étape très importante qui est ainsi franchie. La France l'a préconisée depuis le début de ce conflit, parce qu'il est absolument incontournable pour pouvoir engager des négociations que tout d'abord que les armes se soient tues. Maintenant, ce qui compte c'est que le travail du médiateur qui est le président du Burkina Faso puisse s'accomplir et que la situation s'éclaircisse à Bamako au niveau institutionnel ; c'est la raison pour laquelle nous demandons, comme la communauté internationale, le retour immédiat à l'ordre constitutionnel, de façon à ce que tous les éléments soient réunis pour engager la discussion entre les différents partenaires. »Concernant le retour à l'ordre constitutionnel :« Le retour à l'ordre constitutionnel c'est tout simplement le fait que la junte militaire remette le pouvoir aux civils, tel que la constitution du Mali le prévoit, de telle sorte que le président du Mali soit n président intérimaire par exemple puisse incarner la légitimité des institutions républicaines du Mali et donc nous aurons, à la fois, le pouvoir central, nous aurons les rebelles du MNLA et nous aurons la Communauté africaine, la CEDEAO, avec son médiateur pour pouvoir commencer un travail de fond concernant l'avenir de tout ce secteur géographique du Nord-Mali.Condamnation de la gestion politique de l'affaire « touareg » par ATT :« Effectivement nous savions très bien qu'il y avait des Touaregs qui étaient en quelque sorte recrutés par Monsieur Kadhafi, parfois depuis très longtemps et cela constituait en quelque sorte ce qu'il appelait sa brigade verte qui était à son service. Monsieur Kadhafi disparu, un certain nombre de ses membres sont revenus dans ce secteur géographique ; ce que j'observe ce que la situation est différente selon qu'on se trouve dans un pays ou dans l'autre ; donc ça veut dire que si l'on est au Niger, si on est en Mauritanie, les choses ont été, me semble-t-il, beaucoup mieux contrôlées quant au retour et à la condition du retour de ces personnes dans la zone touarègue ; donc ça veut dire qu'il y a eu probablement, là aussi, des éléments de fragilité sur le territoire malien au moment du retour de ces combattants de Libye. »Concernant la spécificité touarègue :« Le groupe islamiste Ansar Dine poursuit un objectif qui est tout à fait différent du MNLA. Le MNLA c'est un groupe de Touaregs qui veulent que la spécificité touarègue, la culture, les traditions touarègues, l'organisation du territoire�?�correspondent mieux, si vous voulez, à leur mode d'existence et qu'ils aient un rôle plus affirmé dans la gestion de ce territoire ; c'est ce qui va être discuté maintenant, je pense, sous l'égide du Médiateur ; quant au groupe Ansar Dine, c'est un groupe d'Islamistes qui veulent, non pas, eux, une spécificité d'organisation sur une partie du territoire, mais que tout simplement soit appliquée sur l'ensemble du Mali, la Charia ? »�?� « Je pense que moment où ceux qui véritablement incarnent la réalité culturelle et traditionnelle des Touaregs, c'est-à-dire, le mouvement MNLA, va s'engager dans la discussion,�?� nous espérons beaucoup que ça va créer un mouvement en faveur encore une fois des discussions politiques qui doivent déboucher sur un vrai projet en faveur du Nord du Mali et que les populations y seront extrêmement sensibles et approuveront les résultats de ces négociations et qui va fragiliser les mouvements qui poursuivent des fins qui ne sont pas du tout celles traditionnelles des touaregs. »Concernant l'intervention militaire de la France au Mali :« Ecoutez, la France a indiqué qu'elle n'intervenait pas militairement mais qu'en revanche si les Africains, au travers de l'action menée par la CEDEAO, nous sollicitaient, nous pourrions apporter notre concours sous une forme logistique d'appui, en quelque sorte, aux opérations qui se déroulent sur place, mais il n'est pas question que la France intervienne directement sur le plan militaire. »Retranscription Guy Kalenda
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.