Le calme prévalait largement dimanche au Kenya, au lendemain de l'élection de Uhuru Kenyatta à la présidence, dans un contraste frappant avec les émeutes ayant marqué le précédent scrutin de 2007.
La presse kényane, à l'unisson, appelait le nouveau président à bâtir sur cet apaisement et à panser sans tarder les plaies d'"un pays coupé en deux par des fractures tribales et économiques", comme le relève l'éditorial de The Standard on Sunday.
La tonalité conciliante du président élu Kenyatta, 51 ans, dans son premier discours samedi après l'annonce de sa victoire , "constitue de toute évidence un bon départ pour faire face aux divisions ethniques profondes suscitées par la bataille électorale dans le pays", renchérissait le Sunday Nation.
"Nous avons montré que nous avons appris quelque chose des violences ayant suivi l'élection de 2007 et ayant fait 1.300 morts, et que nous avons dit +plus jamais+", ajoute le journal.
Il y a plus de cinq ans, des émeutes secouaient déjà le pays deux jours après le scrutin du 27 décembre 2007, face à la lenteur du dépouillement.Le Kenya s'était ensuite embrasé dès l'annonce le 30 décembre de la réélection du président Mwai Kibaki -- qui ne se représentait pas cette année -- face à Raila Odinga.Les violences avaient duré plusieurs semaines, jusqu'à la constitution laborieuse d'un gouvernement de coalition dirigé par M. Odinga, sous l'autorité présidentielle de M. Kibaki.
Cette année au contraire, Kisumu, troisième ville du Kenya et fief historique du candidat battu, le Premier ministre Odinga -- qui se présentait pour la troisième fois --, est resté relativement calme tout au long de la nuit de samedi à dimanche, selon les premières constatations des journalistes de l'AFP.
Aucune violence de masse ne semblait non plus avoir touché les bidonvilles de la capitale Nairobi, où résident nombre de partisans de M. Odinga.
La presse rend également hommage à Raila Odinga, pour avoir choisi de contester sa défaite par la seule voie légale d'un recours devant la Cour suprême.
M. Kenyatta -- le dauphin de fait de M. Kibaki, issu de la même communauté kikuyu, la plus importante du pays -- a été élu dès le premier tour du scrutin de lundi avec 50,07% des voix.
M. Odinga, issu d'une communauté systématiquement exclue du pouvoir depuis l'indépendance, les Luo, a été crédité de quelque 800.000 voix de moins que son adversaire (43,31% des votants), et a dénoncé "des irrégularités massives".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.