"Le président nous a écoutées.C'était un entretien sincère qui nous a touchées", a déclaré à l'AFP Clémence Nayme, la s-ur cadette du défunt, à l'issue de son échange avec le chef de l'Etat.
Clémence Nayme, et sa mère Josiane, qui souhaitaient rencontrer le président de l'Angola João Lourenço, en visite officielle en France, avaient fait plus tôt un sit-in devant l'Elysée.Elles avaient accepté d'y mettre fin en échange d'une rencontre à la mi-journée avec un conseiller présidentiel chargé de l'Afrique, puis d'un entretien téléphonique avec M. Macron.
Emmanuel Macron "a évoqué ce sujet" lors de son déjeuner avec le président angolais et l'a qualifié "d'important pour la coopération" entre les deux pays, a rapporté Mme Nayme, 27 ans.
"Selon Emmanuel Macron, les deux chefs d'Etat se sont engagés à faire avancer l'affaire jusqu'à l'aboutissement de la vérité", a-t-elle ajouté, en précisant que le président Lourenço avait pour sa part "favorisé la mise en place de l'entraide judiciaire demandée par la France en l'absence de convention entre les deux pays".
Le jeune ingénieur, employé dans le secteur parapétrolier, avait été frappé à mort par des inconnus, dans la nuit du 30 novembre 2016, dans sa résidence du Cabinda, une enclave angolaise au nord de la République démocratique du Congo.
Après la mise à l'écart de la thèse d'un cambriolage qui aurait mal tourné, l'enquête a été réorientée vers un homicide.En mars, une information judiciaire pour "homicide volontaire" a été ouverte.
La demande de la France d'une entraide pénale internationale ayant finalement été acceptée quelques semaines plus tard par les autorités angolaises, des policiers de l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) se rendront en Angola en juin.
"Dans deux jours, cela fera 18 mois que mon frère a été assassiné.Et aujourd'hui on n'a encore aucune réponse concrète.Ça commence à être long", avait déploré la jeune femme.
"Parmi les hypothèses demandant à être vérifiées, est évoquée l'éventuelle découverte d'une affaire de corruption par le jeune ingénieur envoyé comme chef de projet au Cabinda", a déclaré à l'AFP Me André Buffard, l'avocat de la famille.
Une nouvelle autopsie de Benoit Nayme, réalisée en octobre en France à la demande de la famille, après l'exhumation du corps, avait confirmé que des violents coups portés à la tête à l'aide d'une objet contondant étaient à l'origine du décès de ce gaillard de 1,90 mètre, ex-champion de la Loire de judo.
Le jeune homme travaillait depuis 2014 en Angola au sein de l'entreprise française de chaudronnerie Friedlander (groupe Ortec), sous-traitante du pétrolier américain Chevron.
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