Au Mozambique frappé par le cyclone Idai, les rescapés dorment à même le sol

Infos. Le vent en furie a emporté le toit de leur maison, les pluies torrentielles englouti leur habitation.Des dizaines de familles se sont réfugiées dans une boutique abandonnée de Beira, au Mozambique."On n'a plus d'habits, plus de nourriture, plus rien.On dort par terre", témoigne Serephina Bernardo.

Au Mozambique frappé par le cyclone Idai, les rescapés dorment à même le sol

"Quand le vent a commencé à souffler, on a juste eu le temps de partir avec les enfants.On a laissé tout le reste", témoigne la mère de cinq enfants.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, quand le cyclone Idai s'est abattu sur Beira, la deuxième ville du pays, Serephina Bernardo a fui son quartier modeste de Praia Nova, situé en bord de mer, pour rejoindre une partie de la ville un peu moins exposée.

Dans la boutique à l'abandon, les rescapés ont tendu des fils à linge pour tenter de faire sécher quelques vêtements, alors que dehors la pluie tombe encore dru ce lundi.

Joao Suale est assis sur une natte, un pied terriblement enflé.Une tôle emportée par des bourrasques l'a blessé.A l'hôpital, il a reçu quelques médicaments mais pas de bandage pour protéger la plaie.

"J'étais en bas (de la ville, à Praia Nova) quand le cyclone est arrivé.Il y avait beaucoup de vent alors j'ai fui en ville et je n'ai pas dormi de la nuit", raconte-t-il dans le brouhaha incessant de l'ancien magasin.

Selon un dernier bilan officiel, le cyclone a tué 73 personnes au Mozambique, dont 55 dans la seule ville de Beira, et au moins 89 personnes au Zimbabwe voisin.Mais le bilan au Mozambique "pourrait dépasser le millier de morts", selon le président Filipe Nyusi.

Les rues de Beira sont encombrées de branchages et de gravats.Seuls les grands axes ont été nettoyés pour la visite du président Nyusi, à la tête de l'un des pays les plus pauvres au monde.

"La situation est critique dans certaines zones", a-t-il reconnu, promettant de la nourriture, des médicaments et des moyens aériens pour les personnes sinistrées.

A Beira, des pylônes électriques sont arrachés, des voitures hors d'usage, des vitrines explosées, de nombreux toits de maisons éventrés.A l'aéroport, un bimoteur a été détruit par l'effondrement d'un hangar.

"On n'a pas de secours ici.On demande de l'aide", lance Rajina dans la boutique transformée en camp de déplacés.

- Besoin d'hélicoptères et de bateaux -

"Ce cyclone a été extrêmement violent et a touché tout le monde.Il a détruit des familles, des maisons, il n'y a pas de mot pour décrire ça", témoigne Mohamed Badate, 24 ans, employé d'un magasin de vêtements totalement dévasté. 

Dans le ciel lundi, deux hélicoptères se relaient pour les opérations de secours et évaluer l'étendue des dégâts, notamment dans le reste de la province.

"Le principal défi actuellement est l'accès" à ces zones coupées de Beira, explique Jamie LeSueur de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.Car les routes ont été coupées par les intempéries.

Maintenant qu'Idai est passé, "nous craignons, plus que tout, plus que le cyclone même, les inondations", prévient Alberto Mondlane, le gouverneur de la province de Sofala, dont Beira est la capitale.

"Parce qu'il pleut de plus en plus, les bassins hydrauliques se remplissent, et ici on est dans la partie la plus basse de la province, ce qui veut dire que toute l'eau arrive ici", explique-t-il à l'AFP.

"La zone de Nhamatanda (à l'ouest de Beira), par exemple, est sous l'eau.Il y a beaucoup de gens dans cette région.On a besoin d'hélicoptères, de bateaux pour sauver qui peut l'être.Il y a déjà des morts dans ces zones, mais on ne sait pas combien", ajoute-t-il.

"Des barrages ont cédé ou ont atteint leur capacité maximale", complète Emma Beaty de l'organisation non gouvernementale Oxfam. 

"On assiste à la combinaison des inondations, d'un cyclone et de barrages qui cèdent ou peuvent provoquer une vague", met-elle en garde."Tout est en place pour que ce soit un désastre."

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