"Le Juge D.Z. Senchi, de la Haute Cour de justice de la capitale fédérale d'Abuja, a exaucé les voeux de la Commission contre les crimes économiques et financier (EFCC), en lançant un mandat d'arrêt contre Dan Etete, ancien ministre du Pétrole, et Mohammed Adoke, ancien Garde des Sceaux", écrit Tony Orilade, porte-parole de l'EFCC, police anti-corruption, dans un communiqué. Tous deux sont impliqués dans le scandale de "Malabu", qui date de 2011 et qui représente l'une des plus anciennes et importantes affaires de corruption du Nigeria. En 2011, après des années de contentieux, le gouvernement nigérian, sous la présidence de Goodluck Jonathan, avait vendu OPL-245, un gigantesque bloc pétrolier d'une capacité de 9 milliards de barils, à Eni et à Shell, dans un contrat douteux de 1,1 milliard de dollars versés sur un compte bancaire à Londres et 210 millions de dollars au gouvernement nigérian: une somme bien en dessous de sa valeur réelle. OPL 245 était alors aux mains de l'ancien ministre du Pétrole sous le régime du dictateur Sani Abacha, Dan Etete, qui se l'était attribué à lui-même dans le plus grand secret en 1998, lorsqu'il était au gouvernement. Les deux compagnies, également poursuivies en justice en Italie, ont toujours affirmé avoir ignoré que Dan Etete était le propriétaire du bloc, bien que des échanges de mails découverts par des ONG anti-corruption démontrent le contraire. L'EFCC, qui mène une enquête au Nigeria, a mis en accusation en mars 2017 onze hommes d'affaires et politiques nigérians, ainsi que les filiales de Shell et Eni mais aucun des accusés ne s'est présenté jusqu'à présent devant la justice nigériane. "En raison de leur absence persistante au tribunal, l'EFCC (...) a demandé à la Cour d'ordonner leur arrestation", peut-on lire dans le communiqué.C'est une première étape, souligne l'EFCC, pour l'émission d'un mandat d'arrêt international. L'actuel président, Muhammadu Buhari, réélu pour un second mandat en février dernier, a promis de mener un combat sans répit contre le "cancer de la corruption" qui gangrène le principal producteur de pétrole africain.En février 2018, une lettre du Garde des Sceaux, Abubakar Malami, demandant au président de faire interrompre l'enquête de l'EFCC, avait fuité dans la presse. Il estimait que le dossier ne comporte pas assez de preuves pour traîner les principaux accusés en justice et qu'un procès ne serait pas positif pour le climat des affaires.
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