L'attaque s'est déroulée dans la matinée sur l'axe Douentza-Boni, proche de la frontière avec le Burkina-Faso.Elle est intervenue au moment où le président Ibrahim Boubacar Keïta poursuit ses consultations pour désigner un nouveau Premier ministre, deux jours après la démission du gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga. Le Premier ministre a jeté l'éponge moins d'un mois après la tuerie de quelque 160 civils peuls dans le centre du pays et une série de manifestations contre la gestion de l'Etat.Reçu samedi après-midi par M. Keïta, après les dirigeants de la majorité vendredi, le chef de file de l'opposition et candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Soumaïla Cissé, n'a pas fait de déclaration à sa sortie, selon un correspondant de l'AFP.Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné l'attaque. "Les forces de la (mission de paix) Minusma ont répondu, tuant un assaillant et en arrêtant huit autres", a précisé le chef de l'ONU.Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, avait auparavant aussi "fermement" condamné dans un communiqué une "attaque lâche". "Les Casques bleus ont réagi de manière proactive et robuste, ce qui a permis de neutraliser et d'arrêter des assaillants", a affirmé le commandant de la force de l'ONU, Dennis Gyllensporre, cité dans le communiqué de la Minusma. "Cette attaque montre une fois de plus que l'action de la Minusma met en déroute les terroristes qui cherchent à tout prix à faire dérailler le processus de paix au Mali", a estimé M. Annadif, en assurant qu'ils "devront répondre de leur actes".- Engins improvisés -Dans son communiqué, Antonio Guterres "appelle les autorités maliennes à agir rapidement pour identifier les auteurs de cette attaque et les traduire en justice".La Minusma est la mission la plus coûteuse en vies humaines des opérations actuelles de maintien de la paix de l'ONU, avec plus de 190 morts depuis son déploiement en 2013, dont plus de 120 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des Casques bleus tués dans le monde depuis cinq ans.La pose d'engins explosifs improvisés, en particulier le long des principaux axes de communication, constitue une "grave menace pour la sécurité", soulignait dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali, daté du 26 mars, Antonio Guterres."Dans le centre du pays, la fréquence des attaques liées à ces engins a plus que triplé, passant de 29 en 2017 à 97 en 2018, et le nord a continué d'en subir (101 attaques en 2017 et 116 en 2018)", selon le rapport.Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit.Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.En janvier, 11 Casques bleus tchadiens ont été tués au cours de l'engagement le plus grave pour les forces de l'ONU.Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires.Ces violences intercommunautaires ont culminé le 23 mars avec le massacre à Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso, de quelque 160 villageois peuls par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons. Le gouvernement a prononcé la dissolution de l'association de chasseurs dogons "Dan Nan Ambassagou", qui a démenti toute implication dans la tuerie mais a refusé de "déposer les armes". Des associations peules ont accusé les chasseurs d'avoir à nouveau assassiné deux bergers vendredi.
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