Birama Touré, âgé d'une cinquantaine d'années, journaliste pour l'hebdomadaire privé Le Sphinx jusqu'à quelques mois avant sa disparition, n'a plus été vu depuis 29 janvier 2016, alors qu'il préparait son mariage, selon sa famille et le directeur de la publication, Adama Dramé. Ces derniers craignent qu'il ait été enlevé par des membres des forces de sécurité, torturé et tué après plusieurs mois de détention.Le directeur du Sphinx avait expliqué en 2018 que son ex-reporter avait approché Karim Keïta à propos d'un dossier portant sur sa vie privée et que des membres de l'entourage de l'influent député, craignant que le journaliste n'exerce un chantage, l'auraient enlevé, torturé, puis assassiné."Mon client Karim Keïta a été diffamé par l'hebdomadaire privé le Sphinx, qui l'accuse d'être mêlé à la disparition d'un de ses journalistes. C'est pourquoi nous avons porté plainte contre le directeur de publication Adama Dramé et son journal", a déclaré mercredi à l'AFP l'un de ses avocats, Kalifa Yaro. M. Keïta a "son honneur à défendre", a-t-il ajouté.De son côté un neveu du reporter, Baladji Touré, qui vit en région parisienne, a déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile, mardi, devant le tribunal de grande instance de Paris. La justice française est saisie pour des faits de "tortures" et de "meurtre", "compte tenu des fortes pressions sur l'enquête du juge d'instruction au Mali au regard de la personnalité de M. Keïta", explique la plainte introduite par l'avocat Eric Moutet, dont l'AFP a obtenu une copie.Elle a pour objectif "que la justice française puisse écouter par tous les moyens des personnes susceptibles de faire éclater la vérité", a déclaré à l'AFP le neveu du journaliste.Alors que l'enquête piétine, Karim Keïta, fils du chef de l'Etat Ibrahim Boubacar Keïta et président de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale, n'a pas répondu en mars à une convocation du juge d'instruction de Bamako, souligne le texte de la plainte.L'éditeur du Sphinx, Adama Dramé, est pour sa part "serein" face à la procédure introduite par le fils du chef de l'Etat, a assuré l'un de ses avocats, Alassane Diop. "Nous estimons que nous ne sommes pas en présence d'un cas de diffamation", a poursuivi l'avocat, selon qui M. Dramé s'est exilé en France "pour des raisons de sécurité".
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