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Cameroun: une "dizaine" de séparatistes tués par l'armée en zone anglophone

Une "dizaine" de séparatistes anglophones sont morts le 8 octobre lors d'une opération de l'armée camerounaise en zone anglophone, en proie à un sanglant conflit séparatiste depuis six ans, a annoncé mercredi le ministère de la Défense.

AFRICA RADIO

19 octobre 2022 à 20h51 par AFP

"Les forces de Défense ont conduit une importante opération de ratissage dans la localité de Djotin, près de Kumbo", dans la région du Nord-Ouest et "une dizaine de terroristes (ont été) neutralisés" (expression généralement utilisée par l'armée pour parler de séparatistes tués), détaille le Colonel Cyrille Atonfack, chargé de communication du ministère de la Défense, dans un communiqué transmis à l'AFP. Lors de l'opération "plusieurs otages" ont été libérés et "15 armes de guerres saisies", précise le document. Le but de cette opération était "de mettre hors d'état de nuire des terroristes et disciples du général autoproclamé +No pity+ qui semaient la terreur et la désolation dans cette localité et ses environs", explique le Colonel Atonfack. No Pity est un redoutable chef séparatiste anglophone, connu au Cameroun pour ses multiples attaques contre l'armée. De même source, plusieurs militaires, auteurs d'"actes violents" sur un combattant séparatiste durant l'opération ont été arrêtés et une enquête ouverte. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre depuis cinq ans d'un conflit meurtrier entre des groupes armés réclamant l'indépendance d'un État qu'ils appellent l'"Ambazonie" et des forces de sécurités massivement déployées par le pouvoir du président Paul Biya, 89 ans, qui dirige le Cameroun d'une main de fer depuis près de 40 ans. Une partie de la population anglophone s'estime ostracisée par les francophones. Le conflit a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG). Les rebelles - comme les militaires et les policiers - sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU de commettre exactions et crimes contre les civils. Les séparatistes s'en prennent souvent aux écoliers, s'opposant à la gestion de l' éducation en zone anglophone par Yaoundé.