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Des organisations interpellent Macron sur le sort d'un militant détenu en Egypte

Cinq organisations de défense des droits humains interpellent mardi le président français Emmanuel Macron sur le sort du militant politique égypto-palestinien Ramy Shaath, détenu en Egypte depuis plus de deux ans, dont Paris assure oeuvrer à la libération.

AFRICA RADIO

7 décembre 2021 à 0h06 par AFP

Ramy Shaath, 48 ans, figure de la révolution égyptienne de 2011 et coordinateur en Egypte du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS, prônant le boycott d'Israël dans la lutte contre l'occupation des Territoires palestiniens), est détenu depuis juillet 2019 et accusé d'avoir voulu fomenter des "troubles contre l'Etat". Son épouse, la Française Céline Lebrun, avait été expulsée vers Paris au moment de son arrestation. Le 7 décembre 2020, lors d'une visite à Paris du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron avait affirmé avoir évoqué lors d'entretiens avec ce dernier plusieurs "cas individuels", dont celui de Ramy Shaath. Mais il avait exclu de lier la coopération économique et militaire avec l'Egypte aux "désaccords" entre les deux pays sur les droits humains, jugeant "plus efficace d'avoir une politique de dialogue exigeant plutôt qu'une politique de boycott". Un an après, "la libération de Ramy Shaath est-elle toujours une priorité pour la France ?", s'interrogent dans un communiqué conjoint les sections françaises d'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), Amnesty International, le Cairo Institute for Human Rights Studies, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme. "Les visites de haut niveau se sont depuis succédé, et de nouveaux contrats économiques et d'armement ont été signés", mais pour Ramy Shaath "rien n'a changé ou presque", alors que la loi égyptienne fixe à deux ans la durée maximale de la détention préventive, déplorent les ONG. "Si Céline Lebrun Shaath a pu se rendre quelques jours au Caire en février dernier pour rendre visite à son époux, celui-ci continue de dormir sur le sol dur et froid d'une cellule surpeuplée de 25 m2", selon le texte. "Pourquoi la France qui se targue d'un partenariat stratégique privilégié avec l'Egypte est-elle incapable d'obtenir la libération d'un homme, défenseur des droits humains et époux d'une citoyenne française ?", s'interrogent les ONG. Sollicitée par l'AFP, une source diplomatique française a indiqué que "la question a été évoquée à tous les niveaux, y compris au plus haut, avec les Egyptiens". "Ils connaissent nos attentes", a ajouté cette source.