Libye: le gouvernement de l'Est dit être entré à Tripoli, affrontements

Des affrontements ont éclaté mardi à Tripoli après que le gouvernement libyen désigné par le Parlement et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar a annoncé son entrée dans la capitale, siège du pouvoir exécutif rival.

AFRICA RADIO

17 mai 2022 à 7h06 par AFP

Le service de presse de ce gouvernement a annoncé dans un communiqué "l'arrivée du Premier ministre du gouvernement libyen Fathi Bachagha, accompagné de plusieurs ministres, dans la capitale Tripoli, pour y débuter ses travaux". Le gouvernement siégeant à Tripoli n'a pas réagi dans l'immédiat à cette annonce. Des affrontements entre groupes armés ont éclaté à Tripoli peu après l'entrée du gouvernement de M. Bachagha, a constaté un journaliste de l'AFP. En février, le Parlement siégeant dans l'Est avait désigné Fathi Bachagha, ancien ministre de l'Intérieur, comme nouveau Premier ministre. Cette instance est soutenue par le puissant maréchal Khalifa Haftar, dont les forces avaient tenté de conquérir la capitale en 2019. Mais M. Bachagha n'avait jusque-là pas réussi à évincer l'exécutif en place à Tripoli, dirigé par l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah, qui a affirmé à maintes reprises qu'il ne remettrait le pouvoir qu'à un gouvernement élu. Le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah est né début 2020 d'un processus politique parrainé par l'ONU, avec comme principale mission l'organisation d'élections législatives et présidentielle, initialement prévue en décembre dernier, mais reportée sine die. Ses rivaux politiques estiment que son mandat a pris fin avec ce report. Minée par les divisions entre institutions concurrentes dans l'Est et l'Ouest, la Libye peine à s'extirper de plus d'une décennie de chaos politique et de conflits consécutifs à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe. La production pétrolière, principale source de revenus du pays, est de nouveau otage des divisions politiques, avec une vague de fermetures forcées de sites pétroliers.