Meurtre de neuf Chinois en Centrafrique : l'enquête accuse les rebelles, affirme Bangui
L'enquête sur le meurtre il y a un mois de neuf Chinois dans une mine d'or en Centrafrique a confirmé, selon le gouvernement, qu'ils avaient été "assassinés" par le principal groupe rebelle du pays qui avait cependant démenti le jour même de l'attaque toute responsabilité.
19 avril 2023 à 14h51 par AFP
Ces employés de la compagnie minière chinoise Gold Coast Group avaient été tués le 19 mars par des hommes armés dans une attaque nocturne du site aurifère de Chimbolo, dans le centre du pays. Bangui avait immédiatement accusé la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), laquelle avait aussitôt nié et accusé en retour le groupe paramilitaire russe Wagner. "Les auteurs de l'assassinat (...) sont incontestablement des éléments de la CPC", a déclaré mercredi le ministre centrafricain de la Justice Arnaud Djoubaye Abazène en citant le rapport final de l'enquête, sans cependant en révéler le contenu. Dans cette région de Bambari comme dans d'autres de ce vaste pays d'Afrique centrale, parmi les plus pauvres du monde, les exploitations de l'or et du diamant ont été concédées principalement depuis 2018 à des compagnies russes proches ou liées à Wagner, selon l'ONU et des ONG, mais aussi à quelques sociétés chinoises. Des centaines de mercenaires de Wagner avaient rejoint en décembre 2020 des centaines d'autres déjà présents depuis 2018, quand le président Faustin Archange Touadéra, menacé par la rébellion de la CPC qui progressait vers Bangui, avait appelé Moscou à la rescousse d'une armée démunie et mal entraînée. Le chef de l'Etat et le peuple centrafricain remercient "nos alliés russes qui ont réussi à neutraliser certains auteurs (des meurtres), saisi des pièces à conviction et mis en débandade les résidus de ces criminels", a poursuivi le ministre. Il a précisé lors d'une conférence de presse qu'il avait "reçu ce jour le rapport de la commission d'enquête spéciale" sur ces neuf "assassinats". Il n'en a rien révélé du contenu et les journalistes n'ont pas été autorisés à poser des questions.