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Moins de coupures d'électricité en Afrique du Sud

Les coupures d'électricité endémiques en Afrique du Sud ont significativement baissé, un délestage de seulement 02h30 étant par exemple prévu jeudi, soit une durée perçue comme quasi négligeable, comparée aux 12h par jour de privation connues au cours des derniers mois.

AFRICA RADIO

8 juin 2023 à 16h51 par AFP

La première puissance industrielle du continent est en proie à une grave crise de l'électricité qui s'est aggravée depuis l'année dernière. Depuis des mois, les 60 millions de Sud-Africains n'ont quasiment pas vécu une journée sans coupure de courant. L'entreprise publique, Eskom, fournit la grande majorité de l'électricité. Mais plombée par des centrales à charbon vétustes et criblée de dettes après les années de corruption de la présidence Jacob Zuma (2009-2018), la compagnie est incapable de répondre à la demande et impose des coupures programmées. Ces délestages coûtent chaque jour à l'économie plus de 50 millions de dollars en perte de production, selon le gouvernement. Mais Eskom est parvenu à augmenter sa production, selon le ministre de l'Electricité nommé en mars pour sortir de la crise, Kgosientsho Ramokgopa. La compagnie a "franchi la barre des 60% de disponibilité énergétique", a-t-il déclaré au cours du weekend à une chaîne de télévision locale. Les Sud-Africains ont toutefois accueilli la bonne nouvelle avec scepticisme, commentant sur les réseaux sociaux que tout ceci est "trop beau pour être vrai" et restant méfiants envers "la soudaine réduction des délestages" avant les élections générales l'an prochain. Samedi, la même incrédulité avait émergé sur les réseaux sociaux à l'annonce surprise par Eskom d'une suspension "jusqu'à nouvel ordre" des délestages. La compagnie avait annoncé leur reprise moins de cinq heures plus tard, s'attirant un flot de railleries. Selon l'experte en énergie, Lungile Mashele, la production d'électricité de l'Afrique du Sud reste volatile. Les 14 centrales du pays, régulièrement en panne, ne forment pas "le système le plus fiable", a-t-elle expliqué à l'AFP. Par ailleurs, les gros consommateurs en électricité comme le secteur des mines réduisent "généralement" leur production en raison des tarifs dissuasifs élevés appliqués pendant l'hiver austral, a-t-elle ajouté.