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Cameroun: HRW accuse l'armée du meurtre de 9 civils en zone anglophone en janvier

L'organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a accusé jeudi l'armée camerounaise d'avoir tué "au moins neuf civils" le 10 janvier dans une des zones anglophones du pays en proie à un sanglant conflit séparatiste.

<p>Dans une r&eacute;ponse &eacute;crite adress&eacute;e &agrave; l'AFP, l'arm&eacute;e, qui combat depuis pr&egrave;s de quatre ans des groupes arm&eacute;s ind&eacute;pendantistes dans deux r&eacute;gions de l'ouest peupl&eacute;es principalement par la minorit&eacute; anglophone camerounaise, a accus&eacute; HRW d'avoir "d&eacute;natur&eacute;" les faits.D&egrave;s le 11 janvier, elle avait assur&eacute; avoir seulement tu&eacute; "quelques terroristes" dans le village de Mautu, situ&eacute; dans la r&eacute;gion du Sud-Ouest.Mais selon HRW, qui cite dans son communiqu&eacute; de nombreux t&eacute;moins et des ONG locales, "une cinquantaine de soldats arriv&eacute;s &agrave; pied (...) ont commenc&eacute; &agrave; tirer sans discernement alors que les gens prenaient la fuite". Les soldats "ont tu&eacute; au moins neuf civils" dont "une femme de 50 ans et une fille de 6 ans", pr&eacute;cise l'ONG.Elle accuse en outre les militaires d'avoir "pill&eacute; des dizaines de foyers".Le jour du drame, plusieurs vid&eacute;os et photos sur les r&eacute;seaux sociaux montraient une femme et une enfant manifestement tu&eacute;es par balles et plusieurs hommes gisant au sol. HRW assure avoir "pu faire correspondre les victimes film&eacute;es avec les descriptions des victimes dont il a &eacute;t&eacute; &eacute;tabli qu'elles avaient &eacute;t&eacute; tu&eacute;es" et conclut que les vid&eacute;os "ont bien &eacute;t&eacute; tourn&eacute;es dans les heures suivant l'attaque". Le 11 janvier, l'arm&eacute;e avait assur&eacute; que des militaires avaient "men&eacute; un raid pr&eacute;ventif sur les positions de groupes terroristes" &agrave; Mautu, lesquels "avaient imm&eacute;diatement ouvert le feu sur eux".Dans la riposte, "quelques terroristes ont &eacute;t&eacute; neutralis&eacute;s" (...) "dans le strict respect des r&egrave;gles d'engagement", selon l'arm&eacute;e, qui avait cependant annonc&eacute; "une enqu&ecirc;te minutieuse". Ses r&eacute;sultats n'ont pas &eacute;t&eacute; rendus publics &agrave; ce jour.Jeudi, le colonel Cyrille Serge Atonfack Guemo, porte-parole de l'arm&eacute;e, a affirm&eacute; dans une r&eacute;ponse &eacute;crite &agrave; l'AFP que le rapport de HRW &eacute;tait "un r&eacute;cit partisan", "un fatras habituel de morceaux choisis de faits d&eacute;natur&eacute;s".Le 12 janvier, la France avait "condamn&eacute;" le meurtre de "huit civils" &agrave; Mautu, "un crime injustifiable", mais sans en attribuer la responsabilit&eacute; &agrave; quiconque. Le 15, le secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de l'ONU Antonio Guterres avait "pris note de la volont&eacute; du gouvernement d'ouvrir une enqu&ecirc;te".Outre des attaques et attentats fr&eacute;quents visant policiers et soldats, les s&eacute;paratistes arm&eacute;s multiplient les enl&egrave;vements de civils, notamment dans les &eacute;coles, et assassinent des habitants qu'ils accusent de "collaborer" avec Yaound&eacute;.Les ONG internationales et l'ONU d&eacute;noncent r&eacute;guli&egrave;rement des crimes et exactions commis sur les civils par les deux camps, s&eacute;paratistes arm&eacute;s et militaires, dans les r&eacute;gions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ce conflit a fait plus de 3.000 morts et forc&eacute; plus de 700.000 personnes &agrave; fuir leur domicile. Le 17 d&eacute;cembre s'est ouvert &agrave; Yaound&eacute; le proc&egrave;s, aussit&ocirc;t ajourn&eacute;, de trois soldats pour les meurtres de 13 civils, dont 10 enfants, lors d'une op&eacute;ration &agrave; Ngarbuh, dans le Nord-Ouest, en f&eacute;vrier 2020. L'ONU, elle, avait d&eacute;nombr&eacute; 23 civils tu&eacute;s, dont quinze enfants et deux femmes enceintes.Le r&eacute;gime du pr&eacute;sident Paul Biya, 87 ans dont plus de 38 au pouvoir, avait longtemps ni&eacute; la responsabilit&eacute; de son arm&eacute;e dans ce drame avant, sous d'intenses pressions internationales, d'ordonner une enqu&ecirc;te et faire arr&ecirc;ter ces trois militaires.</p>

Cameroun: HRW accuse l'armée du meurtre de 9 civils en zone anglophone en janvier

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