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D&egrave;s le petit matin, ils ont jou&eacute; des coudes, pouss&eacute;, cri&eacute;, &nbsp;coll&eacute;s les uns aux autres, pour arracher une place dans un des minibus align&eacute;s dans la gare routi&egrave;re d'Andotapenaka.L'objectif est clair.Partir, le plus vite possible.
"Moi, je veux juste retourner chez moi", glapit la retrait&eacute;e Delila Razanamandimby au milieu de la foule."M&ecirc;me si je dois en mourir", ajoute-t-elle."Je pr&eacute;f&egrave;re mourir dans mon village natal que de mourir ici".
Le 22 mars, le pr&eacute;sident Andry Rajoelina a impos&eacute; deux semaines de confinement aux deux principales villes du pays, Antananarivo et Toamasina (est), dans l'espoir d'endiguer la pand&eacute;mie de Covid-19.
A ce jour, seuls 88 cas de contamination - aucun mortel - &nbsp;ont &eacute;t&eacute; enregistr&eacute;s dans la Grande &icirc;le.
M&ecirc;me si de nombreux Malgaches d&eacute;munis ont d&eacute;fi&eacute; son ordre pour subvenir aux besoins quotidiens de leur famille, le chef de l'Etat a annonc&eacute; dimanche la prolongation du confinement pour quinze jours, et son extension &agrave; la ville de Fianarantsoa (centre).
Un retour &agrave; la normale "rendrait difficile l'arr&ecirc;t de la propagation de l'&eacute;pid&eacute;mie dans toute l'&icirc;le", a-t-il justifi&eacute;.
M. Rajoelina a toutefois lev&eacute; l'interdiction des transports en commun pendant trois jours, pour permettre aux habitants de la capitale de "partir au village".Au risque de susciter une vague de d&eacute;parts peu compatible avec les r&egrave;gles &eacute;l&eacute;mentaires de la distanciation sociale.
Et sans surprise, la cohue &eacute;tait au rendez-vous &agrave; la gare routi&egrave;re d&egrave;s les premi&egrave;res heures du jour.
- 'd&eacute;sordre total' -
"Ce matin, c'&eacute;tait le d&eacute;sordre total car il n'y avait qu'un seul portail ouvert pour une horde qui voulait entrer", raconte, effray&eacute;, Florent Tsimosara, un ing&eacute;nieur de 29 ans venu "exp&eacute;dier" sa famille loin de la capitale.
"&Ccedil;a nous a fait peur car tous les gens se collaient les uns aux autres, alors qu'on ne sait pas qui est malade ou non".
Les autorit&eacute;s ont bien essayer de r&eacute;guler, un peu, cet exode.Initialement, elles avaient impos&eacute; aux candidats au d&eacute;part de remplir une autorisation individuelle de sortie.Elles ont vite &eacute;t&eacute; d&eacute;bord&eacute;es.
"Il y a avait tellement de monde ce matin qu'il a fallu changer de strat&eacute;gie", reconna&icirc;t le ministre des Transports, Jo&euml;l Randriamandranto, venu constater les d&eacute;g&acirc;ts.
"On a annul&eacute; les demandes de sortie individuelle et enregistr&eacute; les passagers par groupe", poursuit-il, "l'objectif est d'assurer la tra&ccedil;abilit&eacute; des passagers".
Une pr&eacute;caution d&eacute;risoire, puisqu'aucun des voyageurs n'a &eacute;t&eacute; soumis au moindre test...
En guise de d&eacute;pistage, chacun a d&ucirc; se satisfaire d'une prise de temp&eacute;rature.Et, au titre de la pr&eacute;vention, d'un "cache-bouche" et d'un peu de gel hydroalcoolique, offerts avec les compliments de l'association fond&eacute;e par la Premi&egrave;re dame Mialy Rajoelina.
Le risque d'infection n'a en tout cas pas pes&eacute; lourd pour les voyageurs, tout &agrave; leur obsession de s'&eacute;chapper.
"On m&rsquo;a dit que le virus ne supporte pas le chaleur, alors j'ai envoy&eacute; ma femme et mes enfants &agrave; Mahajanga (nord), il fait plus chaud qu'&agrave; Antananarivo", dit l'un d'eux, Florent Tsimosara, dans la cohue.
"Ici dans la capitale", d&eacute;plore-t-il, "l'espacement minimum de un m&egrave;tre n'est respect&eacute; par personne..."

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