Jean Claude Naimro du groupe Kassav rend hommage a Jacob Desvarieux

La libre antenne du vendredi

Frontière Terrestre Ivoirienne Fermée : Le cri de détresse des transporteurs de la CEDEAO

Au Togo, la joie des détenus à la réouverture des prisons aux visites

Togo: les visites aux détenus autorisées vendredi après deux ans de suspension

L'Afrique du Sud en manque de candidats pour la vaccination Covid

Face au "tsunami" du Covid en Tunisie, des hôpitaux débordés

Coronavirus: livraisons commando pour les mères célibataires de Casablanca

Depuis quelques jours, la fourgonnette de l'association Insaf opère en mode commando dans les rues de Casablanca, la capitale économique marocaine, pour distribuer des aides alimentaires aux mères célibataires.Déjà fragile, cette population est plongée dans la détresse par la paralysie économique.

"Il faut faire vite", souligne Bouchra, la coordinatrice qui supervise la tourn&eacute;e du jour avec un chauffeur et un assistant charg&eacute; de veiller au grain dans des quartiers populaires sous tension, entre le confinement obligatoire contre le coronavirus, le d&eacute;s&oelig;uvrement et l'argent manquant.
Les b&eacute;n&eacute;ficiaires sont pr&eacute;venues quelques minutes &agrave; l'avance par t&eacute;l&eacute;phone, rendez-vous est pris dans une rue, pr&egrave;s de leur domicile.La fourgonnette s'arr&ecirc;te en trombe, les sacs sont d&eacute;charg&eacute;s en vitesse.
A chaque halte, les passants s'approchent pour demander si eux aussi peuvent recevoir une aide.Le trio de professionnels de l'Insaf d&eacute;samorce les tensions.
"Merci!", murmure Habiba, avant de dispara&icirc;tre dans une ruelle, charg&eacute;e de ses deux gros sacs de provisions.
Comme elle, Katouar, Fatima et les autres &eacute;vitent de se faire remarquer: &agrave; la peur de faire des envieux en ces temps de crise s'ajoute une honte sociale li&eacute;e &agrave; leur statut de m&egrave;re c&eacute;libataire.
"L'&eacute;pid&eacute;mie touche tout le monde, mais les m&egrave;res c&eacute;libataires sont les plus vuln&eacute;rables: leur famille les rejettent et elles doivent se d&eacute;brouiller seule avec leur b&eacute;b&eacute;, sans aucun soutien", explique Meriem Othmani, la pr&eacute;sidente de l'Insaf.

- 30.000, chaque ann&eacute;e -

L'association aide chaque ann&eacute;e plus de 500 jeunes femmes tomb&eacute;es enceinte hors mariage, frapp&eacute;es d'exclusion sociale &agrave; cause de ce que la soci&eacute;t&eacute; empreinte de conservatisme religieux voit comme un "p&eacute;ch&eacute;".&nbsp;Un rapport publi&eacute; par l'Insaf et l'ONU recensait en 2011 pr&egrave;s de 30.000 accouchements de m&egrave;res seules, chaque ann&eacute;e, au Maroc.&nbsp;
Les programmes de suivi de l'association vont de l'accompagnement m&eacute;dical et psychologique aux m&eacute;diations de r&eacute;conciliation avec les familles et les p&egrave;res biologiques, en passant par le conseil en pu&eacute;riculture, la formation professionnelle et l'aide &agrave; la recherche d'emploi.
Tout a chang&eacute; avec la pand&eacute;mie: les premiers appels au secours sont arriv&eacute;s environ 15 jours apr&egrave;s la mise en place de l'&eacute;tat d'urgence sanitaire, mi-mars.
"Beaucoup vivent des petits boulots dans la coiffure, le m&eacute;nage, l'industrie textile ou la restauration, elles se retrouvent priv&eacute;es de ressources, sans filet de s&eacute;curit&eacute;", d&eacute;taille Latifa Ouazahrou, la responsable du p&ocirc;le m&egrave;re-enfant de l'Insaf.
"Certaines ne peuvent m&ecirc;me plus acheter du lait pour leur b&eacute;b&eacute;" et "c'est tr&egrave;s important de leur apporter des denr&eacute;es de premi&egrave;re n&eacute;cessit&eacute;", sans attendre les aides financi&egrave;res pr&eacute;vues par l'Etat pour accompagner les plus vuln&eacute;rables pendant la crise, souligne-t-elle.&nbsp;
Ces aides directes allant de 800 &agrave; 1.200 dirhams (80 &agrave; 120 euros) par mois selon la taille du foyer, "il faudra de toutes fa&ccedil;ons (les) compl&eacute;ter", estime-t-elle.
Pour r&eacute;pondre &agrave; l'urgence, l'association a d&ucirc; appeler &agrave; la rescousse les donateurs habituels et collecter de nouveaux fonds.Le parking de son si&egrave;ge a &eacute;t&eacute; transform&eacute; en "plateforme logistique" de stockage et de chargement.Ses salari&eacute;s se relaient par &eacute;quipe dans une grande salle habituellement utilis&eacute;e comme cuisine pour pr&eacute;parer &agrave; la cha&icirc;ne les sacs compos&eacute;s de semoule, lentilles, p&acirc;tes, riz, huile, th&eacute;, farine, savons et produits sanitaires.Avec en prime un prospectus sur les gestes barri&egrave;res face au virus.

- "Plus de quoi vivre" -

Des livraisons d'urgence partent aussi dans des hameaux isol&eacute;s de la r&eacute;gion de l'Atlas (centre) o&ugrave; vivent des familles pr&eacute;cipit&eacute;es dans la mis&egrave;re &agrave; cause des effets de la crise sanitaire, doubl&eacute;e d'une grande s&egrave;cheresse cette ann&eacute;e.
L'Insaf accompagne certaines de ces familles dans le cadre d'un programme de lutte contre le travail des mineures: dans ces zones recul&eacute;es, les parents les plus pauvres d&eacute;scolarisent les filles, tr&egrave;s jeunes, pour les envoyer travailler comme domestiques dans des centres urbains.
Depuis des ann&eacute;es, l'association r&eacute;cup&egrave;re ces "petites bonnes" et les aide &agrave; rentrer chez elles en apportant un soutien financier aux familles.
Ag&eacute; de 54 ans, Omar Saadoun, en charge du programme sur le travail des mineures, s'est r&eacute;cemment reconverti en livreur de colis.
Il inclut dans ses tourn&eacute;es des foyers en d&eacute;tresse identifi&eacute;s par les autorit&eacute;s locales.Car, "avec le confinement, certains n'ont plus de quoi vivre", pr&eacute;vient-il.

Coronavirus: livraisons commando pour les mères célibataires de Casablanca

Podcast

Jean Claude Naimro du groupe Kassav rend hommage a Jacob Desvarieux

La libre antenne du vendredi

A lire aussi

Frontière Terrestre Ivoirienne Fermée : Le cri de détresse des...

Au Togo, la joie des détenus à la réouverture des prisons aux visites

Togo: les visites aux détenus autorisées vendredi après deux ans de...

Togo: les visites aux détenus autorisées vendredi après deux ans de...

L'Afrique du Sud en manque de candidats pour la vaccination Covid

Face au "tsunami" du Covid en Tunisie, des hôpitaux débordés