France : une procédure de destitution du président Emmanuel Macron à l'assemblée nationale

Destitution Macron

Pas de répit au Soudan, après deux mois de combats

Pas de répit après deux mois de combats au Soudan

L'armée soudanaise accuse les paramilitaires d'avoir "assassiné" le gouverneur du Darfour-Ouest

Soudan: 11 morts dans des heurts tribaux au Darfour

Soudan: 11 morts dans des heurts tribaux au Darfour (source médicale)

Du Darfour à la Méditerranée, les retrouvailles miraculeuses d'Omar et Mary Jo

En 2004, l'infirmière de MSF avait soigné le bébé, amené blessé par sa mère dans un village du Darfour au plus fort d'un conflit qui ciblait les civils dans l'ouest du Soudan.Quinze ans plus tard, Mary Jo a accueilli Omar, à bord de l'Ocean Viking, en Méditerranée.

Des retrouvailles inesp&eacute;r&eacute;es, qui r&eacute;sument des destins boulevers&eacute;s par les conflits, la violence, la mis&egrave;re et la volont&eacute; d'en sortir.
A bord du bateau de SOS M&eacute;diterran&eacute;e et M&eacute;decins sans Fronti&egrave;res (MSF), qui a recueilli pour sa premi&egrave;re mission 356 personnes fuyant la Libye, Mary Jo Frawley a reconnu le gar&ccedil;on d&eacute;sormais &acirc;g&eacute; de 17 ans et un autre, Abdurahman, 22 ans, dont le p&egrave;re avait sauv&eacute; la vie de l'infirmi&egrave;re avant d'&ecirc;tre abattu par les Janjawids - les redout&eacute;s miliciens arabes qui attaquaient &agrave; cheval.
Bien s&ucirc;r, Omar &eacute;tait trop petit: "j'avais 2 ans, mais ma m&egrave;re m'a racont&eacute;", sourit-t-il.Il se souvient un tout petit peu, et Abdurahman tr&egrave;s nettement, de cette infirmi&egrave;re aux cheveux blonds p&acirc;les et aux traits effil&eacute;s.Mary Jo a connu la plupart des d&eacute;sastres humanitaires des vingt derni&egrave;res ann&eacute;es, en particulier en Afrique.&nbsp;

- bless&eacute; au mollet -

La large cicatrice qui barre le mollet filiforme d'Omar a permis &agrave; l'infirmi&egrave;re de se r&eacute;m&eacute;morer les &eacute;v&egrave;nements.
Au poignet, Omar porte le bracelet jaune qui identifie les mineurs: ils &eacute;taient plus de 80 &agrave; bord, voyageant seuls, comme lui.
Les &eacute;changes se poursuivent &agrave; mi-voix par l'interm&eacute;diaire d'un traducteur, interrompus par d'immenses sourires du jeune gar&ccedil;on.
"Sa m&egrave;re nous l'a amen&eacute; une nuit, il avait &eacute;t&eacute; bless&eacute; dans un bombardement", se rappelle Mary Jo.MSF maintenait une petite unit&eacute; chirurgicale dans le village de Muhajeria, "au milieu de rien" dans le Sud Darfour."Ca n'arr&ecirc;tait pas, on recevait 40 &agrave; 50 patients par jour, 24 heures sur 24".
"C'&eacute;taient des temps vraiment difficiles.Les attaques se produisaient sans arr&ecirc;t, les gens couraient se cacher dans les montagnes".
Un jour, les villageois ont pr&eacute;venu MSF d'une attaque imminente contre le dispensaire.Il valait mieux fuir."Le gouvernement voulait se d&eacute;barrasser de nous".&nbsp;
"Quand la communaut&eacute; est venue nous pr&eacute;venir qu'il fallait partir, &ccedil;a a &eacute;t&eacute; vraiment difficile de laisser tous ces gens derri&egrave;re nous.Et cet h&ocirc;pital qui recevait tellement de monde".Ce soir-l&agrave;, c'est le p&egrave;re d'Abdurhaman qui est venu la pr&eacute;venir.&nbsp;
Abdurhaman avait sept ans, le lendemain "vers 5h00", pr&eacute;cise-t-il, les Janjawids ont d&eacute;ferl&eacute; sur le village.Ils ont tu&eacute; son p&egrave;re sous ses yeux, &agrave; bout portant, alors qu'ils fuyaient avec sa m&egrave;re.&nbsp;
"J'&eacute;tais le plus jeune de mes fr&egrave;res et soeurs.Beaucoup de gens ont &eacute;t&eacute; tu&eacute;s.A ce jour, nous n'avons toujours aucune nouvelle de mon grand fr&egrave;re" - qui vivait dans une autre localit&eacute;.

- le bourdonnement des avions -

Avec sa m&egrave;re, l'enfant s'est r&eacute;fugi&eacute; dans la grande ville de Nyala.Sur le bateau, Omar et Abdurahman ont reconnu les rations que MSF distribuait aux enfants du Darfour, &agrave; base d'arachide, dans le cadre d'un programme nutritionnel.&nbsp;
Avec Mary Jo, ils se rem&eacute;morent le bruit des avions de l'arm&eacute;e soudanaise qu'on entendait bien avant de les voir."Brrrrrrr", miment-ils de concert, le bourdonnement qui pr&eacute;c&eacute;dait les bombardements."Ils attaquaient souvent avec les janjawids", souligne-t-elle.
"Ces gens ont sauv&eacute; ma vie, je leur en suis toujours reconnaissante.Mais la guerre a continu&eacute;, nous sommes partis: j'ai toujours esp&eacute;r&eacute; pouvoir les remercier".
Se tournant vers les jeunes gens, sauv&eacute;s par l'Ocean Viking d'une noyade probable au large des eaux libyennes sur un canot d&eacute;j&agrave; perc&eacute;, elle poursuit: "C'&eacute;tait mon espoir et c'est mon devoir et mon privil&egrave;ge, aujourd'hui, de vous aider.Votre famille l'a fait pour moi.C'est le cycle de l'amour que nous partageons."
Abdurahman et Omar ont subi de nouvelles &eacute;preuves sur la route de l'exil et vont tenter maintenant leur chance en Europe, esp&eacute;rant aider leur famille.En 2016, l'ONU estimait que le conflit au Darfour avait fait au moins 300.000 morts.&nbsp;

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