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Cela faisait deux ans que Raymond Lee faisait le tour du monde à vélo quand la pandémie de nouveau coronavirus partie de son Asie d'origine l'a rattrapé en Afrique et qu'il s'est retrouvé coincé en Guinée.

A 33 ans, cet ancien agent d'&eacute;quipage a&eacute;rien sud-cor&eacute;en attend &agrave; pr&eacute;sent de reprendre la route en tuant le temps dans les livres ou les s&eacute;ries t&eacute;l&eacute;vis&eacute;es, sans savoir quand se rouvriront les fronti&egrave;res d'un des pays les plus pauvres du monde, qui est aussi l'un des plus durement touch&eacute;s par le Covid-19 en Afrique de l'Ouest.
Le jeune homme &agrave; la longue chevelure et au sourire facile raconte un de ces innombrables itin&eacute;raires personnels singuliers qui ont en commun d'avoir &eacute;t&eacute; d&eacute;r&eacute;gl&eacute;s par la maladie.Lui l'Asiatique abusivement assimil&eacute; &agrave; la provenance du virus aura fait pour la premi&egrave;re fois l'exp&eacute;rience de la x&eacute;nophobie, explique-t-il avec d&eacute;tachement.
"Ce truc (l'&eacute;pid&eacute;mie) est devenu quelque chose de vraiment grave au moment o&ugrave; je me trouvais en Guin&eacute;e", raconte-t-il.
La Guin&eacute;e a ferm&eacute; ses fronti&egrave;res apr&egrave;s l'officialisation du premier cas de contamination la deuxi&egrave;me semaine de mars.
Pi&eacute;g&eacute; dans la capitale Conakry comme tant d'autres voyageurs ailleurs, Raymond Lee raconte que sept ou huit h&ocirc;tels ont refus&eacute; de l'accueillir.
"Ils ne m'ont pas accept&eacute; parce que j'&eacute;tais Asiatique", souligne-t-il, rendant compte &agrave; son tour du rejet rapport&eacute; par de nombreux Asiatiques depuis l'apparition du coronavirus en d&eacute;cembre en Chine.
"Personnellement, je n'avais jamais &eacute;t&eacute; confront&eacute; au racisme de ma vie, c'est la premi&egrave;re fois".

- Juste une &eacute;tape -
En d&eacute;sespoir de cause, Raymond Lee a commenc&eacute; &agrave; demander aux gens dans la rue de l'h&eacute;berger, et dit s'&ecirc;tre fait rouler par un individu qui a accept&eacute; de le loger pour 50 euros puis qui a disparu avec l'argent sans plus donner de nouvelles.Raymond Lee s'est rabattu temporairement sur un h&ocirc;tel haut de gamme o&ugrave; ses moyens ne lui ont pas permis de s'&eacute;terniser.
Apr&egrave;s avoir lanc&eacute; un message de d&eacute;tresse sur Facebook, il a fini par &ecirc;tre mis en contact avec une pension o&ugrave; il se trouve &agrave; pr&eacute;sent et, pense-t-il, pour encore plusieurs mois.
Ces petitesses ne l'ont pas autrement scandalis&eacute;.C'est moins grave que d'&ecirc;tre heurt&eacute; par un camion ou de tomber malade loin de chez soi, et puis il y a plein de gens bien &agrave; Conakry, assure-t-il.
"Cela ne m'a pas choqu&eacute;", temp&egrave;re-t-il, "on s'attend &agrave; beaucoup de choses impr&eacute;vues" quand on prend la route.
C'&eacute;tait en mars 2018 en ce qui le concerne.D&eacute;part de Nouvelle-Z&eacute;lande, o&ugrave; il a ouvert un carnet de voyage sur YouTube.Puis vol pour l'Australie, o&ugrave; il a travaill&eacute; et fait des &eacute;conomies.Ensuite l'Europe, l'&eacute;preuve des montagnes italiennes et espagnoles, le Maroc, la travers&eacute;e du d&eacute;sert et "des jours, des semaines, des mois d'horizon infini".
"Le v&eacute;lo, c'est le meilleur moyen de voyager &agrave; travers le monde", affirme-t-il.
Il prend son immobilisation en patience en attendant de pouvoir p&eacute;daler jusqu'en C&ocirc;te d'Ivoire.Et de l&agrave;, l'Afrique du Sud peut-&ecirc;tre, &agrave; des milliers de kilom&egrave;tres, un voyage &nbsp;qui pourrait lui prendre plus d'un an, &eacute;value-t-il.
Il s'arr&ecirc;tera quand et o&ugrave; il le voudra."Je veux voir le plus de pays possible tant que j'en suis capable".

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