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Le nouveau président tunisien Kais Saied annonce ses priorités

Respect de la loi, égalité entre tous les Tunisiens, renforcement des droits des femmes: le nouveau président de la Tunisie Kais Saied a annoncé mercredi ses priorités, en prêtant serment devant le Parlement, avant de prendre ses fonctions.

M. Saied succ&egrave;de au chef de l'Etat par int&eacute;rim Mohamed Ennaceur, nomm&eacute; pour 90 jours apr&egrave;s le d&eacute;c&egrave;s en juillet du premier pr&eacute;sident &eacute;lu d&eacute;mocratiquement au suffrage universel en Tunisie, B&eacute;ji Ca&iuml;d Essebsi.
Lors de sa prestation de serment devant le Parlement, il a remerci&eacute; "en ce moment historique (...) tous les &nbsp;Tunisiens et Tunisiennes aux quatre coins du monde" qui ont vot&eacute; pour lui et ceux aussi qui ont "vot&eacute; librement" pour son adversaire, l'homme d'affaires controvers&eacute; Nabil Karoui.
Les Tunisiens "ont besoin d'un nouveau rapport de confiance avec les politiciens et ceux qui gouvernent", a-t-il estim&eacute;.
Apr&egrave;s avoir pr&ecirc;t&eacute; serment, M. Saied s'est dirig&eacute; vers le palais pr&eacute;sidentiel de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, o&ugrave; il a pris ses fonctions.
Quasi inconnu jusque-l&agrave; sur la sc&egrave;ne politique, cet ancien universitaire de 61 ans sp&eacute;cialiste du droit constitutionnel, et candidat sans parti, a &eacute;lu pr&eacute;sident le 13 octobre avec 72,71% des voix, prenant de court la classe politique.

- "R&eacute;unir" -

Promettant de "r&eacute;unir tous" et d'&ecirc;tre "au-dessus des conflits" internes, le nouveau pr&eacute;sident a pr&eacute;cis&eacute; devant le Parlement que chacun "est libre de ses convictions et ses choix, mais les services de l'Etat doivent &ecirc;tre &agrave; l'abri de tous les calculs politiques".
Parce que "ce peuple qui a tant attendu (...) veut passer du d&eacute;sespoir &agrave; l'espoir", a-t-il ajout&eacute; dans un arabe ch&acirc;ti&eacute;.
Martelant son attachement au respect de la loi, il a &eacute;galement assur&eacute; qu'"il n'est pas question de porter atteinte aux droits de la femme", sous les applaudissements des d&eacute;put&eacute;s, des responsables du gouvernement et des invit&eacute;s diplomatiques.&nbsp;
M. Saied a aussi soulign&eacute; le besoin "de renforcer les droits de la femme tunisienne, notamment socio-&eacute;conomiques".
Pourtant il s'&eacute;tait prononc&eacute; clairement, lors des interviews accord&eacute;es &agrave; des m&eacute;dias locaux, contre l'&eacute;galit&eacute; en mati&egrave;re d'h&eacute;ritage, une question d&eacute;licate car elle touche &agrave; un principe dict&eacute; par le Coran, selon lequel une femme h&eacute;rite le plus souvent moiti&eacute; moins qu'un homme du m&ecirc;me degr&eacute; de parent&eacute;.
D&eacute;crit comme inflexible sur ses principes, M. Saied est ouvertement conservateur sur les questions de soci&eacute;t&eacute; mais, selon des analystes, son discours politique ne s'appuie pas sur des r&eacute;f&eacute;rences religieuses.

- "Lourde responsabilit&eacute;" -

Au niveau international, M. Saied&nbsp;a affirm&eacute; l'engagement de l'Etat tunisien "&agrave; respecter les diff&eacute;rents accords internationaux, mais aussi &agrave; les r&eacute;viser conform&eacute;ment &agrave; l'int&eacute;r&ecirc;t et &agrave; la volont&eacute; du peuple".
Il a aussi insist&eacute; sur le soutien de la Tunisie &agrave; la cause palestinienne pr&eacute;cisant que "notre position n'est pas du tout contre les Juifs mais contre la colonisation et le racisme"."Il est temps que toute l'humanit&eacute; mette fin &agrave; cette injustice qui se poursuit depuis plus d'un si&egrave;cle", a ajout&eacute; M. Saied.
Apr&egrave;s son investiture mercredi, M. Saied aura une semaine pour charger le parti vainqueur des &eacute;lections l&eacute;gislatives du 6 octobre, le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, de former un gouvernement.&nbsp;
"En attendant d'y voir plus clair, on ne peut que lui souhaiter bonne chance et (...) qu'il sera &agrave; la hauteur de ses nombreuses charges et sa lourde responsabilit&eacute;", a &eacute;crit le journal francophone Le Quotidien.
Le quotidien francophone La Presse a de son c&ocirc;t&eacute; estim&eacute; que "les 72,71 de voix qu'a recueillies le pr&eacute;sident Saied marqu(ai)ent un appui massif de la part des Tunisiens, qui fait figure d'un v&eacute;ritable pl&eacute;biscite".
Visage de cire, posture rigide, M. Saied s'est fait conna&icirc;tre en d&eacute;cryptant depuis 2011 les premiers soubresauts de la d&eacute;mocratie tunisienne sur les plateaux t&eacute;l&eacute;vis&eacute;s.Consid&eacute;r&eacute; comme irr&eacute;prochablement "propre", ce n&eacute;ophyte en politique a fait campagne r&eacute;guli&egrave;rement entour&eacute; de jeunes, notamment des &eacute;tudiants.
Huit ans apr&egrave;s la r&eacute;volution qui a mis fin &agrave; la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie, berceau du Printemps arabe, reste confront&eacute;e &agrave; de nombreux d&eacute;fis.&nbsp;
Si la s&eacute;curit&eacute; s'est nettement am&eacute;lior&eacute;e ces derni&egrave;res ann&eacute;es, apr&egrave;s une s&eacute;rie d'attentats jihadistes d&eacute;vastateurs en 2015, le ch&ocirc;mage continue de ronger les r&ecirc;ves, notamment des jeunes, et l'inflation grignote un pouvoir d'achat d&eacute;j&agrave; faible.

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