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Les Khoïsan, premiers habitants d'Afrique du Sud, veulent retrouver terres et identité

Sous l'imposante statue de Nelson Mandela, en face du bureau du président sud-africain, une petite tente noire s'est installée dans la durée: ces militants du peuple Khoïsan, les premiers habitants d'Afrique du Sud, veulent des terres et une reconnaissance de leurs langues.

Depuis deux ans, ils campent sur cette pelouse de Pretoria pour r&eacute;clamer aussi l'abolition du terme "coloured", une classification raciale datant de l'apartheid et qui figure encore sur des documents officiels, pour d&eacute;signer notamment m&eacute;tis et populations autochtones.
Le groupe de militants a march&eacute; plus de mille kilom&egrave;tres jusqu'&agrave; ce gros b&acirc;timent de style colonial britannique, si&egrave;ge &agrave; la fois de la pr&eacute;sidence et du gouvernement, pour r&eacute;clamer audience."Nous attendrons ici jusqu'&agrave; ce que nous obtenions ce pourquoi nous sommes venus", explique l'un de ses dirigeants, qui se fait appeler King Khoisan.
De grands panneaux blancs devant la tente affichent des messages de col&egrave;re &agrave; l'&eacute;gard du pr&eacute;sident Cyril Ramaphosa."On est l&agrave; depuis plus d'un an et que fait-il?Rien!", affirme l'un d'entre eux en afrikaans, la langue des descendants des premiers colons blancs.&nbsp;
Le pr&eacute;sident Ramaphosa a sign&eacute; l'an dernier une loi qui conf&egrave;re une plus grande autonomie &agrave; la communaut&eacute; Kho&iuml;san, largement asservie et d&eacute;cim&eacute;e par la colonisation.Mais pour ces militants, cette loi n'est qu'une premi&egrave;re &eacute;tape dans une bataille constitutionnelle et culturelle.&nbsp;

- Bushmen ou Hottentots -

Le nombre des Kho&iuml;san parmi les 59 millions de Sud-Africains, n'est pas &eacute;tabli et leur identit&eacute; aussi fait d&eacute;bat."On parle des Khoi pasteurs et des San chasseurs-cueilleurs, mais d'un point de vue arch&eacute;ologique, c'est difficile de les dissocier", explique Tammy Reynard, conservateur au Centre des Origines de l'universit&eacute; de Witwatersrand.
On a longtemps d&eacute;sign&eacute; les Kho&iuml;san sous le nom de Bushmen et quand les colons hollandais ont d&eacute;barqu&eacute; en Afrique du Sud au XVIIe si&egrave;cle, ils les ont appel&eacute;s Hottentots, un terme d&eacute;riv&eacute; de leurs fameuses langues &agrave; clics.&nbsp;
Ces langues sont caract&eacute;ris&eacute;es par l'emploi de&nbsp;consonnes&nbsp;particuli&egrave;res, des clics produits par la bouche qu'on retrouve aussi dans d'autres langues sud-africaines comme le zoulou ou le xhosa.&nbsp;
L'une des langues de la famille kho&iuml;san n'est plus parl&eacute;e que par trois personnes, a r&eacute;cemment relev&eacute; l'Unesco.
Mais pour beaucoup de ces militants, le sujet cl&eacute; reste la terre.La question r&eacute;currente d'une restitution d'une partie des terres prises par les colons blancs devrait concerner aussi les populations indig&egrave;nes, pas seulement les communaut&eacute;s noires, revendiquent-ils.
"On ne peut pas parler d'identit&eacute;, sans parler de terres", estime Philip Williams, fondateur du groupe militant Indigenous First Nation Advocacy SA.&nbsp;
"Nous demandons au gouvernement la restitution de terres sur lesquelles nous pouvons vivre, produire et acc&eacute;der aux ressources.Les ressources de cette terre appartiennent &agrave; nos anc&ecirc;tres".

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