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Mali: le mouvement de contestation persiste et appelle à un nouveau rassemblement à risques

Le mouvement de contestation qui réclame le départ du pouvoir en place au Mali a donné mardi un nouveau rendez-vous à hauts risques en appelant à un rassemblement "de recueillement" vendredi, une semaine après une manifestation ayant dégénéré en trois jours de troubles qui ont fait au moins 11 morts.

Malgr&eacute; les tensions, les responsables du mouvement dit du 5-Juin (M5) n'ont d&eacute;livr&eacute; aucun signe de vouloir transiger et ont maintenu leur exigence d'une d&eacute;mission du pr&eacute;sident Ibrahim Boubacar Ke&iuml;ta, surnomm&eacute; IBK, ainsi que le mot d'ordre de la "d&eacute;sob&eacute;issance civile".&nbsp;
"Celui qui a demand&eacute; qu'on vienne nous tuer n'est plus notre pr&eacute;sident", a dit en conf&eacute;rence de presse l'un des chefs de file du M5, Mountaga Tall, qui avait &eacute;t&eacute; arr&ecirc;t&eacute; avant d'&ecirc;tre rel&acirc;ch&eacute;, comme d'autres leaders, dont Issa Kaou Djim.
"Je n'ai pas peur d'IBK et notre d&eacute;termination sera encore plus grande qu'avant.C'est pour la lib&eacute;ration du Mali", a dit Issa Kaou Djim.
Bamako, pr&eacute;serv&eacute;e en temps normal des violences jihadistes et intercommunautaires qui endeuillent le nord et le centre du pays, a &eacute;t&eacute; la proie entre vendredi et dimanche de ses troubles civils les plus graves depuis 2012, point culminant de plusieurs semaines d'une crise qui alarme les alli&eacute;s et les voisins du Mali.
Les violences ont commenc&eacute; vendredi &agrave; l'issue d'un rassemblement, le troisi&egrave;me &agrave; l'appel du M5 depuis juin, mais le premier sous le signe de la "d&eacute;sob&eacute;issance civile".Un climat quasiment insurrectionnel s'est propag&eacute; &agrave; plusieurs quartiers, dont Badalabougou, fief de la principale figure du mouvement, l'imam Mahmoud Dicko, et th&eacute;&acirc;tre samedi soir de sc&egrave;nes de guerre.
Le gouvernement parle de 11 morts.La contestation &eacute;voque un bilan plus lourd.

- "Recueillement et pri&egrave;re" -

Un calme pr&eacute;caire est progressivement revenu.
Pour la premi&egrave;re fois depuis vendredi, deux des trois ponts qui relient les deux parties de Bamako sur le fleuve Niger et qui avaient &eacute;t&eacute; coup&eacute;s se sont rouverts &agrave; une circulation plus habituelle, sans slalom impos&eacute; entre les obstacles et les blocs de b&eacute;ton.
Les banques, ferm&eacute;es lundi, ont rouvert, elles aussi.
Apr&egrave;s l'effusion de sang, la confrontation laisse chaque camp face &agrave; des d&eacute;cisions lourdes de cons&eacute;quences, dans un contexte volatil.
Le M5 a d&eacute;cid&eacute; d'appeler &agrave; prier &agrave; la m&eacute;moire des morts vendredi &agrave; 14H00 (locales et GMT) au monument de l'Ind&eacute;pendance.
"C'est un rassemblement de recueillement et de pri&egrave;re", a dit Mountaga Tall.
Le M5, coalition h&eacute;t&eacute;roclite de personnalit&eacute;s religieuses, du monde politique et de la soci&eacute;t&eacute; civile, s'est agglom&eacute;r&eacute;e autour de l'imam Dicko, &eacute;minente figure publique et farouche adversaire du pouvoir, apr&egrave;s les l&eacute;gislatives contest&eacute;es de mars-avril.
Le mouvement canalise les m&eacute;contentements multiples, contre la d&eacute;gradation s&eacute;curitaire et l'incapacit&eacute; &agrave; y faire face, le marasme &eacute;conomique et social, la d&eacute;faillance de l'Etat, ou le discr&eacute;dit r&eacute;pandu d'institutions suspectes de corruption.
Le pr&eacute;sident a tent&eacute; diff&eacute;rentes ouvertures: offre de gouvernement d'union nationale, dissolution de la Cour constitutionnelle, l&eacute;gislatives partielles l&agrave; o&ugrave; la Cour constitutionnelle avait invalid&eacute; les r&eacute;sultats initialement proclam&eacute;s en avril.Cette invalidation est consid&eacute;r&eacute;e comme un d&eacute;clic.
Dans ce qui est vu comme un geste d'apaisement, les autorit&eacute;s, apr&egrave;s avoir r&eacute;prim&eacute; la r&eacute;volte, ont rel&acirc;ch&eacute; dimanche soir et lundi les opposants arr&ecirc;t&eacute;s.
Mais aucune des ouvertures du pr&eacute;sident n'a dissip&eacute; la fi&egrave;vre.La communaut&eacute; internationale s'alarme de cette escalade &agrave; l'issue impr&eacute;visible dans un pays d&eacute;j&agrave; confront&eacute; au jihadisme, aux violences de toutes sortes et &agrave; la pauvret&eacute;, et dans une r&eacute;gion elle-m&ecirc;me tourment&eacute;e.
Elle s'emploie discr&egrave;tement &agrave; d&eacute;samorcer la crise.Dimanche soir, les repr&eacute;sentants de l'Union africaine, de la Communaut&eacute; des Etats d'Afrique de l'Ouest (C&eacute;d&eacute;ao), de l'ONU et de l'UE au Mali avaient appel&eacute; tout le monde &agrave; la retenue et r&eacute;clam&eacute; la lib&eacute;ration des opposants arr&ecirc;t&eacute;s.
Ils avaient r&eacute;it&eacute;r&eacute; les pr&eacute;conisations r&eacute;centes d'une mission de bons offices de la C&eacute;d&eacute;ao: formation d'un gouvernement d'union, organisation de l&eacute;gislatives partielles.
Ils ont demand&eacute; des pistes de sortie de crise au M5, selon le mouvement lui-m&ecirc;me, qui n'a pas &eacute;voqu&eacute; de telle piste devant la presse.

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