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Nouvelle série de pourparlers libyens, l'ONU optimiste

Des représentants de tous bords en Libye ont entamé lundi des pourparlers sous l'égide de l'ONU en Tunisie, relançant l'espoir d'aboutir à un accord sur un gouvernement unifié et l'organisation d'élections, après neuf ans de conflit.

L'&eacute;missaire par int&eacute;rim de l'ONU en Libye, Stephanie Williams, s'est dite "optimiste", tandis que le pr&eacute;sident tunisien Kais Saied a appel&eacute; &agrave; saisir ce "rendez-vous avec l'Histoire", suivi de pr&egrave;s par plusieurs pays et acteurs internationaux.
Les pourparlers au sein du Forum de dialogue politique, r&eacute;unissent &agrave; Gammarth, en Tunisie voisine, 75 Libyens de tous les bords s&eacute;lectionn&eacute;s par l'ONU, y compris parmi les deux principaux camps rivaux.
Objectif: sortir la Libye du chaos dans laquelle elle a sombr&eacute; apr&egrave;s la chute du r&eacute;gime de Mouammar Kadhafi, tu&eacute; par des rebelles en 2011.
Le pays est d&eacute;chir&eacute; entre deux autorit&eacute;s rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans l'Ouest, bas&eacute; &agrave; Tripoli et reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarn&eacute; par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est soutenu par une partie du Parlement &eacute;lu et son pr&eacute;sident, Aguila Saleh.
"C'est un moment historique", a d&eacute;clar&eacute; Kais Saied &agrave; l'ouverture des pourparlers.Le consensus est r&eacute;alisable "si les forces &eacute;trang&egrave;res s'abstiennent de toute ing&eacute;rence".&nbsp;
Le camp Haftar est notamment soutenu par la Russie et l'Egypte alors que le GNA est appuy&eacute; par la Turquie.
"C'est l'occasion pour mettre fin au conflit tragique" et "fa&ccedil;onner l'avenir de la Libye", a soulign&eacute; le patron de l'ONU Antonio Guterres dans un message vid&eacute;o adress&eacute; aux participants, appelant &eacute;galement au respect de l'embargo sur les livraisons d'armes vers la Libye.

- Cessez-le-feu -

Les forces rivales ont cess&eacute; les combats en juin, apr&egrave;s l'&eacute;chec de l'offensive lanc&eacute;e en avril 2019 par les pro-Haftar pour prendre le contr&ocirc;le de Tripoli.
Cette accalmie a permis aux camps rivaux, encourag&eacute;s par l'ONU, de retourner &agrave; la table des n&eacute;gociations.&nbsp;
Depuis septembre, des r&eacute;unions th&eacute;matiques se sont succ&eacute;d&eacute; au Maroc, en Egypte et en Suisse, pour mettre en place une feuille de route sur la transition dans le pays qui dispose des r&eacute;serves de p&eacute;trole les plus abondantes d'Afrique.
En octobre, les deux principaux camps ont conclu un accord de cessez-le-feu permanent avec "effet imm&eacute;diat", ouvrant la voie notamment &agrave; une reprise de la production p&eacute;troli&egrave;re, &eacute;conomiquement vitale.
Aux pourparlers de Gammarth, au nord-est de Tunis, o&ugrave; Mme Williams est pr&eacute;sente, le but est de se mettre d'accord sur l'organisation d'&eacute;lections nationales, r&eacute;clam&eacute;es pour sortir d'une p&eacute;riode de transition interminable, qui a min&eacute; les institutions du pays et leur capacit&eacute; &agrave; r&eacute;pondre aux besoins des Libyens.
Les participants sont aussi charg&eacute;s de choisir un conseil pr&eacute;sidentiel de trois membres repr&eacute;sentant la Cyr&eacute;na&iuml;que (Est), la Tripolitaine (Ouest) et le Fezzan (Sud) -les grandes r&eacute;gions libyennes-, et un chef&nbsp;de gouvernement qui devra former un cabinet unifi&eacute;.
Ils devront s'accorder sur la fa&ccedil;on de faire valider ces nominations par les institutions libyennes sans risquer &agrave; nouveau l'enlisement, et choisir la base l&eacute;gale pour organiser des &eacute;lections.

- "Derni&egrave;re chance" -

Le Forum de dialogue politique comprend 26 membres, d&eacute;sign&eacute;s par le Parlement pro-Haftar et le Haut conseil d'Etat - l'&eacute;quivalent d'un s&eacute;nat- bas&eacute; &agrave; Tripoli, les 49 autres participants ayant &eacute;t&eacute; invit&eacute;s par l'ONU, de fa&ccedil;on &agrave; repr&eacute;senter les diff&eacute;rents p&ocirc;les du pouvoir et de la soci&eacute;t&eacute;: r&eacute;gions, tribus, forces politiques...
L'ex-&eacute;missaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salam&eacute;, a appel&eacute; les participants &agrave; faire "preuve de courage et de sagesse, en s'engageant sur la voie de la stabilit&eacute; et de la prosp&eacute;rit&eacute;".
Les Libyens, eux, restent partag&eacute;s entre espoir et scepticisme.
Si certains m&eacute;dias voient dans ces pourparlers une "derni&egrave;re chance" pour mettre fin au chaos, d'autres redoutent une nouvelle phase de transition prolong&eacute;e.
"Pour le citoyen lambda &ccedil;a ne changera rien tant que ce sont les &eacute;trangers qui d&eacute;cident pour nous", estime Malek Abdallah, pharmacien de Tripoli, la trentaine.
"En l'absence d'institutions, d'une police et d'une arm&eacute;e unifi&eacute;es, aucun gouvernement ne pourra imposer son autorit&eacute;", dit-il."Mais d'un autre c&ocirc;t&eacute;, sans un gouvernement fort et reconnu, il ne peut y avoir d&rsquo;institutions, de police ou d'arm&eacute;e unifi&eacute;es.C&rsquo;est devenu le paradoxe de l'oeuf et de la poule".

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