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Zambie: Hichalema, l'éternel opposant, enfin premier

Hakainde Hichilema était la figure même de l'éternel opposant, toujours second.La persévérance de l'homme d'affaires zambien parti de rien mais aujourd'hui à la tête d'une grande fortune personnelle, est enfin arrivé au sommet de l'Etat.

Il a battu dans un raz-de-mar&eacute;e son rival de toujours, le pr&eacute;sident sortant Edgar Lungu, avec 2,8 millions de voix, soit pr&egrave;s d'un million de plus que le pr&eacute;sident sortant.La course &eacute;tait pourtant annonc&eacute;e serr&eacute;e depuis des semaines.&nbsp;
Elev&eacute; comme un "gar&ccedil;on simple, qui surveillait le b&eacute;tail", "HH" comme le surnomment les Zambiens, tentait, &agrave; 59 ans, sa chance &agrave; la pr&eacute;sidence pour la sixi&egrave;me fois, et pour la troisi&egrave;me face &agrave; M. Lungu.&nbsp;
Celui que la rue surnommme aussi "Bally", terme affectueux r&eacute;serv&eacute; aux p&egrave;res ou aux a&icirc;n&eacute;s, a perdu toutes les &eacute;lections r&eacute;guli&egrave;res ou anticip&eacute;es organis&eacute;es dans le pays depuis 2006, mais a fait progresser son pourcentage de voix &agrave; chaque tentative.&nbsp;
La derni&egrave;re fois, en 2016, il a perdu avec une marge si faible -&agrave; peine plus de 100.000 voix- qu'il avait contest&eacute; les r&eacute;sultats, affirmant que le scrutin lui avait &eacute;t&eacute; vol&eacute;.
Arr&ecirc;t&eacute; une quinzaine de fois depuis qu'il fait de la politique, il a pass&eacute; quatre mois &agrave; l'isolement en prison pour "trahison" apr&egrave;s avoir refus&eacute; le passage &agrave; un convoi pr&eacute;sidentiel juste apr&egrave;s l'&eacute;lection de 2016.
Orateur &eacute;loquent et toujours ras&eacute; de frais, Hichilema, front haut et sourcils broussailleux, a men&eacute; une campagne habile sur les r&eacute;seaux sociaux et travaill&eacute; dur pour se d&eacute;barrasser de son image &eacute;litiste, troquant ses costumes sur mesure pour des treillis ou des jeans plus d&eacute;contract&eacute;s.&nbsp;
Il a promis de redresser l'&eacute;conomie, alors que le pr&eacute;sident sortant &eacute;tait largement critiqu&eacute; pour avoir endett&eacute; de mani&egrave;re d&eacute;raisonnable le pays, notamment aupr&egrave;s de cr&eacute;anciers chinois, pour lancer de grands travaux d'infrastructure tape-&agrave;-l'oeil alors que l'inflation galopait.&nbsp;
Lors de son dernier discours de campagne dans la capitale Lusaka, M. Hichilema a affirm&eacute; que sa motivation politique lui venait du d&eacute;sir d'offrir aux Zambiens "une vie meilleure".&nbsp;

- "Cran et d&eacute;termination" -&nbsp;

"Cela me peine de voir des citoyens se coucher sans avoir mang&eacute; dans un tel pays", a-t-il expliqu&eacute;, d&eacute;plorant le potentiel sous-exploit&eacute; des ressources naturelles de la Zambie, deuxi&egrave;me producteur de cuivre en Afrique.&nbsp;
"Des actifs valant des milliards de dollars ne rapportent rien...pour am&eacute;liorer nos vies", a-t-il insist&eacute;.
Le slogan de sa campagne: "Faka pressure" ou "faire pression" pour le changement, en argot local.
Dans un entretien &agrave; l'AFP en mai, Hichalema se d&eacute;crivait comme "un citoyen ordinaire, un Africain ordinaire".&nbsp;
N&eacute; en 1962 dans une famille pauvre du sud du pays, c'est son "cran" et sa "d&eacute;termination" &agrave; l'&eacute;cole, raconte-t-il, qui lui ont valu une bourse d&eacute;terminante &agrave; l'universit&eacute; de Zambie.&nbsp;
Il en sort dipl&ocirc;m&eacute; en &eacute;conomie et gestion des affaires, avant de prolonger ses &eacute;tudes avec un MBA &agrave; l'Universit&eacute; de Birmingham en Angleterre.
A l'&acirc;ge de 26 ans, il est PDG de la branche zambienne d'un cabinet comptable international.&nbsp;
Il commence dans l'immobilier, investissant progressivement dans la finance, l'&eacute;levage, la sant&eacute; et le tourisme."HH" a si&eacute;g&eacute; au conseil d'administration de plusieurs grandes entreprises zambiennes.
Ses d&eacute;tracteurs le consid&egrave;rent comme un "outsider" politique, un entrepreneur au jargon &eacute;conomique qui a &eacute;t&eacute; catapult&eacute; &agrave; la t&ecirc;te du parti UPND, qu'il finan&ccedil;ait d&eacute;j&agrave;, &agrave; la mort de son ancien leader en 2006.
Chr&eacute;tien de l'ethnie Tonga, il est mari&eacute; et a trois enfants.M&eacute;c&egrave;ne &agrave; ses heures, il finance des &eacute;coles et paye les frais de scolarit&eacute; d'enfants d&eacute;favoris&eacute;s.

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