Nord-est du Nigeria: 11 agriculteurs égorgés par des jihadistes présumés

Les assaillants à bord de plusieurs motos ont pris d'assaut des fermes dans le village de Kuwayangiya, à 15 km de la capitale régionale Maiduguri, dans l'Etat de Borno, avant de trancher la gorge de onze agriculteurs, ont déclaré trois membres de milices anti-jihadistes. "Les insurgés ont rassemblé onze agriculteurs qui travaillaient dans leurs champs, leur ont attaché les mains dans le dos et leur ont tranché la gorge", a déclaré Babakura Kulo, chef de milice. D'après Umar Ari, un autre chef de milice, les "terroristes de Boko Haram" n'ont pas utilisé d'armes à feu pour ne pas attirer l'attention des soldats et des milices présents dans le village voisin de Molai. "Les onze agriculteurs ont été massacrés et leurs corps abandonnés dans les fermes", a déclaré Umar Ari. Toutes les victimes étaient originaires du village voisin de Dalwa, où des centaines de personnes étaient revenues depuis plusieurs mois après avoir fui vers Maiduguri pour échapper aux attaques jihadistes fréquentes, a déclaré un autre milicien, Ibrahim Liman, qui a donné le même bilan. Depuis 2018, les autorités de Borno ont fermé de nombreux camps de déplacés et renvoient les gens chez eux, malgré les inquiétudes des ONG. Les attaques récentes illustrent les risques encourus par les civils dans les régions rurales du nord-est du Nigeria, plus de 14 ans après le début de l'insurrection jihadiste. Les groupes rivaux, Boko Haram et la branche de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), ciblent de plus en plus les bûcherons, les éleveurs, les agriculteurs, les pêcheurs et les ferrailleurs, qu'ils accusent d'espionner pour le compte des forces gouvernementales. Le mois dernier, sept agriculteurs et bûcherons ont été tués et 22 autres enlevés lors de deux attaques distinctes dans le district de Banki, dans l'État de Borno, près de la frontière avec le Cameroun. Depuis le début de la rébellion de Boko Haram en 2009, le conflit a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés au Nigeria, selon l'ONU. Les violences se sont depuis étendues au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.