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Rébellion du M23 en RDC: à quelques heures du cessez-le-feu, combats en cours

Les rebelles du M23, censés arrêter les combats vendredi soir aux termes de l'accord de cessez-le-feu conclu cette semaine à Luanda, ont continué de gagner du terrain dans la journée sur un des fronts du théâtre de leur offensive dans l'est de la RDC, a-t-on appris de sources locales.

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25 novembre 2022 à 15h51 par AFP

Selon ces sources civiles et militaires interrogées par téléphone, ces affrontements, à environ 70 km au nord de la grande ville de Goma, opposent le M23 à des milices hutu dans le groupement (entité administrative) de Bambo, à l'ouest du Parc national des Virunga. "Des armes lourdes se font entendre, la population est en panique", a témoigné un cadre de la société civile locale. Une source sécuritaire a confirmé que les affrontements de Bambo opposaient le M23 aux FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), des rebelles hutu rwandais implantés en RD Congo depuis le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda. Tôt le matin, de brefs combats ont aussi eu lieu vers Bwiza, non loin de l'ancien bastion de l'ex-chef rebelle tutsi Laurent Nkunda, actif dans la région dans les années 2000. La situation semblait en revanche figée au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où une ligne de front s'établit maintenant depuis environ deux semaines à une vingtaine de km au nord de la ville, au niveau de Kibumba, sur la route nationale 2. Mercredi, un mini-sommet organisé à Luanda, dans le cadre d'initiatives diplomatiques tentant de ramener la paix dans l'est déchiré de la RDC, a décidé une "cessation des hostilités" dès vendredi à 18H00 locales (17H00 GMT), suivie du retrait des rebelles du M23 "des zones occupées" deux jours plus tard et de leur "repli dans leurs positions initiales". Un porte-parole du M23 a déclaré jeudi soir que le mouvement n'était "pas vraiment concerné" par l'accord de Luanda, parce qu'il n'était pas présent aux discussions. Le M23, une ancienne rébellion tutsi, a repris les armes en fin d'année dernière et est considéré depuis le début par Kinshasa comme soutenu activement par le Rwanda, qui dément. Les rebelles se sont emparés récemment de larges portions d'un territoire au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.