Sénégal: l'Etat distribue des aides face aux effets des crises mondiales

Le président sénégalais Macky Sall a lancé mardi à Dakar un programme d'allocations financières pour plus d'un demi-million de ménages démunis, afin de les aider à faire face aux effets de la guerre en Ukraine et de l'épidémie de Covid-19.

AFRICA RADIO

10 mai 2022 à 20h06 par AFP

Depuis le début de la guerre en Ukraine fin février, les cours du pétrole se sont envolés sur les marchés mondiaux, alimentant une forte hausse des prix des carburants et des produits alimentaires dans de très nombreux pays dont le Sénégal. "Pour apporter des solutions à la conjoncture défavorable, j'ai décidé du soutien à la résilience de 542.956 ménages pour recevoir de la part de l'Etat un cash transfert financier exceptionnel d'un montant de 43,4 milliards de FCFA (66 millions d'euros)", a déclaré le président Sall, lors d'une cérémonie au Grand Théâtre de Dakar. "L'objectif visé est de donner 80.000 FCFA (121 euros) par ménages et améliorer leur niveau de consommation et l'éducation de leurs enfants", a ajouté le président Sall. Il a qualifié l'opération de "mesure d'urgence exceptionnelle". L'Etat va utiliser des paiements mobiles pour le transfert de fonds aux ménages pauvres, ont précisé les autorités. Le Sénégal, un pays de plus de 17 millions d'habitants, est classé parmi les plus pauvres au monde. Le salaire minimum y est de 75 euros. Les fonds ayant servi à financer cette opération sont issus d'un projet de la Banque mondiale, avec d'autres bailleurs dont l'Allemagne et le Royaume-uni, a indiqué le directeur des Opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, Nathan Belete. L'économie du Sénégal a retrouvé l'an passé sa trajectoire de croissance d'avant la pandémie de Covid-19 mais la guerre en Ukraine "assombrit les perspectives" économiques, indiquait en mars le Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué. La hausse des prix mondiaux des produits alimentaires et de l'énergie provoquée par ce conflit s'ajoute "aux séquelles de la pandémie, à l'insécurité régionale et à l'augmentation des revendications sociales à l'approche des élections parlementaires de juillet", a déclaré récemment Edward Gemayel, qui a dirigé une mission du FMI au Sénégal du 9 au 15 mars. "Tous ces éléments accroissent les risques de ralentissement de la croissance économique et se traduiront probablement par une aggravation des pressions inflationnistes et une augmentation considérable des dépenses publiques", avait commenté M. Gemayel.