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Tchad: début des pourparlers de paix entre la junte et les rebelles à Doha

La junte au pouvoir au Tchad depuis la mort du président Idriss Déby, tué il y a dix mois au front contre la rébellion, a entamé dimanche au Qatar des négociations de paix longtemps retardées avec d'innombrables groupes rebelles.

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13 mars 2022 à 10h51 par AFP

Ce "pré-dialogue de Doha" promis depuis de longs mois et initialement prévu le 27 février, avait été repoussé à la dernière minute au 13 mars. L'un des buts affichés du fils chef de l'Etat défunt, le général Mahamat Idriss Déby Itno, 38 ans, qui a été autoproclamé le 20 avril 2021 président de la République à la tête d'une junte de 15 généraux, est d'amener les groupes armés à la table d'un "Dialogue national inclusif" prévu le 10 mai avec les oppositions politiques et armées. Un diplomate a toutefois affirmé que les pourparlers de Doha pourraient durer pendant plusieurs semaines, ce qui risque de retarder la tenue de ce dialogue. A l'ouverture des pourparlers à Doha, le Premier ministre du Tchad Albert Pahimi et le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat ont affirmé que des "concessions" seront nécessaires pour la réussite des négociations. La cérémonie d'ouverture s'est toutefois déroulée sans la présence d'une partie des 84 chefs et cadres de 44 groupes armés invités qui n'ont pu quitter leurs repaires en Libye, au Soudan ou leur exil plus lointain encore, parce que leur documents de voyage ne sont pas arrivés à temps, selon un membre de la médiation tchadienne. L'histoire du Tchad indépendant, colonie française jusqu'en 1960, est ponctuée de coups d'Etat ou tentatives, et d'offensives de rébellions. "La paix nécessite plus de courage que la guerre", a affirmé M. Pahimi à l'ouverture des négociations dimanche. "Le vrai courage n'est pas de brandir une arme, mais de la déposer". Les rebelles ont exigé comme préalable notamment une restitution de leurs biens "spoliés", une amnistie générale et la libération des "prisonniers de guerre", ce que la junte a commencé de faire mais en excluant encore nombre d'entre eux, notamment les membres de la puissante alliance, le Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), accusée d'avoir tué l'ancien homme fort du pays. La junte militaire avait promis des "élections libres et transparentes" au Tchad avant fin 2022.