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Vaccins: le président du Ghana fustige le "nationalisme" de l'UE

Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a mis en garde mardi contre les conséquences que pourrait avoir pour l'Afrique la décision de l'UE de mobiliser ses vaccins pour des campagnes de rappel et condamné les interdictions de voyage liées au variant Omicron.

AFRICA RADIO

14 décembre 2021 à 15h51 par AFP

"La politique peu honorable de nationalisme en matière de vaccins à laquelle nous assistons pourrait potentiellement faire dérailler les efforts mondiaux déployés (pour contenir) la pandémie", a déclaré M. Akufo-Addo dans un discours au Parlement européen à Strasbourg. "Nous, comme l'Organisation mondiale de la santé, craignons que le phénomène de thésaurisation des vaccins ne s'aggrave encore, alors que les pays commencent à administrer des rappels", a-t-il argumenté. Le dirigeant ghanéen a précisé que le taux de vaccination en Afrique était de 10% et que les pays n'étaient toujours pas en mesure de se procurer des vaccins en "nombre suffisant". Les nations plus riches, dont les membres de l'UE, les États-Unis et la Grande-Bretagne, ont accéléré les campagnes de vaccination pour administrer des doses de rappel après la découverte du variant Omicron. Selon les experts, une troisième dose de vaccin offre une meilleure protection contre le nouveau variant. Le dirigeant ghanéen a également critiqué "la décision prise par les pays, y compris ceux de l'Union européenne, d'isoler les pays africains pour leur imposer des interdictions de voyage concernant un variant qui a été découvert dans plus de 40 pays". Plusieurs pays, ainsi que l'Union européenne, ont imposé des interdictions de voyager à des pays, principalement en Afrique australe, après la détection d'Omicron en Afrique du Sud. "Le monde devrait être reconnaissant aux scientifiques sud-africains dont les connaissances et l'expertise en matière de séquençage génomique, leur ont permis d'identifier le nouveau variant", a déclaré M. Akufo-Addo. "Des applaudissements, et non la condamnation de leurs peuples, auraient dû être leur récompense", a-t-il déploré.