Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus au cours des dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l’Afrique du Nord et l’Italie, selon un communiqué de presse de l’UNICEF.
Cet organisme des Nations unies consacré à l’enfance se base sur la proportion de mineurs parmi les personnes arrivées en Europe par cette voie migratoire – un sur six – rapportée aux 20 800 personnes mortes ou portées disparues au cours de la dernière décennie.
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Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 74,6 % des décès en Méditerranée depuis 2014 concernent cette zone centrale.
L'UNICEF appele à respecter le Pacte européen sur la migration et l'asile
Par ailleurs, les enfants représentent près de 17 % des personnes empruntant la route. Parmis eux, environ 70 % voyagent seuls, sans leurs parents, selon l’agence onusienne en charge de l’enfance.
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— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) April 11, 2025
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De nombreux "enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le Nicola Dell'Arciprete, coordinateur de l'UNICEF en Italie. Il précise que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques, et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ».
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L’agence rappelle que, si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile, censé entrer en vigueur à la mi-2026, « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l’intérêt supérieur de l’enfant ».
« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d’une représentation juridique et de solides mesures de protection"
L’UNICEF appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer, en tenant compte des besoins spécifiques des enfants.« Les gouvernements doivent protéger les droits et l’intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l’enfant ne s’arrêtent pas aux frontières ou aux rivages, ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haute responsable de l’UNICEF, citée dans le communiqué.
« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d’une représentation juridique et de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais permettre la détention d’un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l’UNICEF.
Avec l'AFP.
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