Partenariat Sénat–Corsair en Côte d'Ivoire : l’opposition dénonce des avantages "déconnectés du peuple"

Actus. Une convention signée entre la présidente du Sénat ivoirien, Kandia Camara, et la compagnie aérienne Corsair suscite la polémique. Le texte prévoit des tarifs préférentiels sur les vols Abidjan–Paris et des soins médicaux à l’Hôpital américain de Paris pour les élus et leurs familles. L’opposition politique et de nombreux internautes dénoncent un privilège jugé choquant dans un contexte de difficultés persistantes dans le système de santé public ivoirien.

Partenariat Sénat–Corsair en Côte d'Ivoire : l’opposition dénonce des avantages "déconnectés du peuple"
Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et Kandia Camara, présidente du Sénat en Côte d'Ivoire. - X / Côte d'Ivoire

L'opposition ivoirienne et de nombreux internautes dénonçaient lundi la signature d'une convention entre plusieurs institutions comme le Sénat et la compagnie aérienne française Corsair, qui permet notamment à des élus et leurs familles de bénéficier de tarifs préférentiels dans un hôpital à Paris.

Jeudi dernier, la présidente du Sénat, Kandia Camara, avait signé cette convention permettant "la réduction des coûts des billets d'avion sur les lignes de Corsair tant pour les voyages professionnels que privés". "En plus de permettre aux officiels ivoiriens et à leurs familles de voyager à moindre coût, nous nous félicitons également de ce partenariat qui leur offre l'opportunité de bénéficier des prestations de l'hôpital américain de Paris à des conditions préférentielles", avait-elle ajouté.

Corsair, qui opère un aller-retour quotidien Abidjan-Paris, a en fait lancé en 2019, pour toute sa clientèle ivoirienne, un package comprenant un billet d'avion et un bilan de santé en partenariat avec l'Hôpital américain de Paris.

Une "démarche élitiste et déconnectée des réalités du peuple ivoirien", selon des membres de l'opposition 

Mais les propos de la présidente du Sénat laissant entendre que cet avantage serait destiné aux élus de l'Assemblée nationale, du Sénat et de trois autres institutions ont déclenché une polémique lundi au sein de l'opposition.

"Le mandat d'élu de la nation ne doit pas être un moyen d'enrichissement ni d'obtention de privilèges démesurés et choquants au détriment du peuple", a estimé le groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), principal parti d'opposition du pays.

Le Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (Cojep), parti de l'opposant Charles Blé Goudé, a de son côté "condamné fermement" une "démarche élitiste et déconnectée des réalités du peuple ivoirien".

Sollicités par l'AFP, les services de communication du Sénat et de l'Assemblée nationale n'avaient pas réagi lundi après-midi.

Le gouvernement ivoirien met régulièrement en avant les progrès effectués en matière d'infrastructures de santé avec 8 centres hospitaliers régionaux et 11 hôpitaux généraux construits depuis 2011 ainsi qu'un centre d'oncologie et de radiothérapie.

Il a également mis en place la Couverture maladie universelle (CMU) censée donner accès à des soins à prix réduit. Mais de nombreux usagers des services hospitaliers publics se plaignent de devoir payer plus qu'ils ne doivent avant d'être soignés.

Dans son rapport annuel, le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) dénonçait fin 2023 plusieurs dysfonctionnements du système de santé dans le pays, notamment le manque de médecins.

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